LE PROJET SKY CANADA PUBLIE SON
RAPPORT
Vous trouverez ci-après ce rapport, vous pourrez
découvrir les annexes sur le site du Gouvernement Canadien à l’adresse
ci-dessous.
L gouvernement Canadien prend enfin en considération
la recherches sur le phénomène OVNI, dans l’objectif d’en savoir plus et
d’envisager des solutions quant aux travaux à mener sur ce sujet.
Ce second rapport très étayé, fait le point sur ce qui
se passe au Canada dans ce domaine, mais aussi dans le monde. La situation à ce
jour en quelque sorte. Il fait état de la désinformation et des mauvaises
informations sur ce phénomène, prends en compte les activités des diverses
associations qui travaillent sur ce sujet au Canada, fait état après
consultation des divers services officiels consultés et propose une
méthodologie visant à améliorer les rapports sur les phénomènes observés et des
recommandations sur les améliorations a faire en matière de recherche au
Canada.
Rien d’exceptionnel, mais un début sensé pour entamer
un programme qui pourrait déboucher sur des investigations sérieuses, des
études approfondies sur ce dossier. Le début, reste à faire évoluer ce projet
qui montre enfin une prise de conscience qui se mondialise sur le phénomène
ovni, ce qui est une excellente avancée.
Signalons que ce projet se veut encadré par une clause
de non responsabilité : « Il est à noter que le projet sky Canada n'a pas pour but d'accéder à
des données de première main (photos, témoignages, etc.) ni de faire de l'OCSA
le principal point de contact pour les Canadiens souhaitant signaler des
observations ou des expériences personnelles. De plus, il ne vise pas à prouver
ou à infirmer l'existence de vie extraterrestre ou de visiteurs
extraterrestres. » Donc
acte !!!
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES –
ANNEXE ET SOURCE DE CE RAPPORT PUBLIE EN JUIN 2025 QUE VOUS POUVEZ CONSULTER
POUR PLUS DE DETAILS
La Dre Mona Nemer conseillère scientifique en chef du Canada – Projet Sky Canada
On peut trouver des informations ou
commentaires évoquant ce rapport sur :
Le rapport vient de sortir, il a été encore modifié le
15 juillet 2025, très peu de média ont donc eu l’occasion de le commenter au
jour de la rédaction de cette nouvelle.
Gestion des rapports publics sur
les phénomènes aériens non identifiés au Canada
Rapport du projet Sky Canada du Bureau du conseiller
scientifique en chef du Canada
Juin 2025
·
Message du conseiller scientifique en chef du Canada
·
C. Contexte : PANs et science
o
Des OVNI aux PAN : évolution de la terminologie et
élargissement de la portée
o
La science et la recherche de la vie extraterrestre :
des approches scientifiques prometteuses
o
Explications courantes des PAN
o
S'attaquer au casse-tête : utiliser la technologie
pour étudier les observations d'UAP
o
Briser la stigmatisation : les défis de la recherche
universitaire sur les PAN
o
Désinformation et mésinformation dans le débat public
sur les PAN
o
Observations de PAN dans les médias et le public
o
Observations de PAN au Canada : incidence et
signalement
·
E. Méthodologie et résultats
o
L'histoire des signalements de PAN au Canada
§
Consultations avec les ministères et organismes
fédéraux
§
Groupes et organisations UAP dirigés par des citoyens
o
Perspectives mondiales sur les signalements de PAN :
un aperçu des approches nationales
§
Gestion des signalements de PAN dans les Amériques
§
Gestion des signalements de PAN en Europe
§
Gestion des signalements de PAN en Océanie
§
Gestion des signalements de PAN en Asie
·
F. Recommandations visant à améliorer les rapports et
la recherche sur les PAN au Canada
·
Annexe A : Principales organisations et personnes
consultées
·
Annexe B : Enquête canadienne sur l'opinion publique
·
Sources supplémentaires consultées
Résumé exécutif
A. Introduction
Le projet Ciel Canada, dirigé par le Bureau du
conseiller scientifique en chef du Canada (BCSC), a été lancé afin d'examiner
les pratiques actuelles en matière de signalement public des phénomènes aériens
non identifiés (PAN) au Canada. Ce projet a été stimulé par l'intérêt croissant
du public et les récents développements dans d'autres pays, notamment aux
États-Unis, où des procédures officielles de traitement des observations de PAN
sont en cours d'élaboration. L'étude explore le contexte actuel en matière de
signalement, identifie les lacunes et formule des recommandations pour
améliorer la transparence et la recherche scientifique sur les questions liées
aux PAN au Canada.
B. Méthodologie
Le Bureau de la conseillère scientifique en chef
a recueilli des renseignements auprès des ministères et organismes fédéraux,
des intervenants, des experts et d'autres organisations sur le traitement des
observations de PAN signalées par le public au Canada. Les principales
organisations et personnes consultées sont énumérées à l'annexe A. Nous
avons également examiné des documents publics, tels que des données historiques
sur les PAN, ainsi que des rapports et des enquêtes sur les PAN. Cela
comprenait l'examen des pratiques et des archives historiques, ainsi que des
procédures et des défis actuels liés à la collecte et à l'analyse de données
fiables. Nous avons examiné les approches adoptées par d'autres pays,
principalement des pays du G7 et quelques membres du Commonwealth. De plus, en
2024, nous avons mandaté la société privée Earnscliffe Strategies.Note de bas de page1mener un sondage en ligne auprès des Canadiens afin de connaître leur
opinion sur les PAN. Les résultats du sondage sont présentés à
l' annexe B.
C. Principales conclusions
a. Le paysage des signalements de
PAN au Canada
Certaines sources publiques estiment que les
Canadiens signalent entre 600 et 1 000 observations de PAN chaque année.
Selon le sondage commandé pour le projet Sky Canada, un répondant sur quatre
affirme avoir personnellement été témoin d'un PAN au cours de sa vie.
Cependant, seulement 10 % ont signalé leurs observations et 40 % des répondants
ne savaient pas à qui s'adresser pour signaler ces observations. Il est
intéressant de noter qu'une majorité de répondants soutiennent l'idée de créer
un service gouvernemental fédéral chargé de recueillir les signalements de PAN
et de rendre les conclusions publiques.
Des consultations auprès de nombreux ministères
et organismes fédéraux ont révélé qu'ils recevaient occasionnellement des
informations et des rapports d'observation de PAN de la part de leurs parties
prenantes et du public. Cependant, peu de ces organismes enquêtent sur ces
observations, sauf si elles relèvent d'aspects spécifiques de leurs mandats
respectifs, comme la sécurité nationale, la sécurité des transports ou la
sécurité publique. La plupart des ministères ne compilent pas les rapports
qu'ils reçoivent, ce qui complique la communication d'informations sur le
nombre de signalements ou le type de réponses apportées aux témoins.
Actuellement, les signalements de PAN sont répartis entre de multiples
organisations gouvernementales et non gouvernementales.
Le Canada, comme de nombreux autres pays, compte
plusieurs organisations citoyennes qui se consacrent à la réception, à
l'enquête et à la discussion des signalements de PAN. Néanmoins, leur présence
ne résout pas la fragmentation du traitement des observations de PAN par les
autorités et la communauté scientifique.
b. Lacunes identifiées au Canada
Le projet Sky Canada a mis en évidence plusieurs
lacunes et pistes d'amélioration en matière de signalement des PAN au Canada.
Parmi celles-ci, on compte :
·
Absence d’un système cohérent et normalisé de
signalement et de suivi : les rapports sur les PAN sont reçus par diverses
organisations fédérales sous différentes formes avec peu de coordination ou de
surveillance, ce qui conduit à une collecte de données incohérente qui entrave
les enquêtes scientifiques.
·
Absence de participation du public : Il n'existe
aucune plateforme officielle et accessible permettant aux Canadiens de signaler
les observations de PAN, d'obtenir des explications potentielles ou de
consulter des informations fiables sur les PAN. Cette situation contribue à la
prolifération de la mésinformation et de la désinformation.
·
Analyse limitée des signalements d'UAP : Les
signalements d'observations d'UAP ne sont pas analysés plus en détail, sauf
s'ils sont considérés comme présentant un risque pour la sécurité. Les
personnes signalant des observations reçoivent rarement un suivi.
·
Participation scientifique insuffisante : Les
efforts visant à étudier les PAN avec rigueur scientifique et à mobiliser la
communauté scientifique canadienne ont été limités.
·
L’insuffisance des efforts déployés pour
améliorer la culture scientifique, notamment en matière de sciences
planétaires, combinée à l’absence d’un système transparent et cohérent de
signalement et d’analyse des PAN, exacerbe l’impact de la désinformation et de
la mésinformation.
c. Comparaisons internationales
La gestion des signalements de PAN dans plusieurs
pays a également été examinée. Bien qu'il n'existe pas de modèle unique ni de
norme opérationnelle universellement établie, les processus en place dans
quelques pays, notamment les États-Unis, la France et le Chili, offrent des
exemples intéressants d'approches coordonnées, transparentes et
scientifiquement fondées en matière de signalement de PAN.
Aux États-Unis, le Bureau de résolution des
anomalies (AARO) du Département de la Défense, créé en 2022, a structuré les
approches de collecte et d'analyse des données sur les observations de PAN,
ainsi que de communication des résultats. Par ailleurs, la NASA a publié en
septembre 2023 une étude indépendante axée sur la meilleure façon de collecter
les futures données sur les PAN pour faire progresser les études scientifiques.
Suite à la publication de ce rapport, la NASA a annoncé la création d'un nouveau
poste : Directeur de la recherche sur les phénomènes anormaux non
identifiés, chargé de poursuivre l'étude des PAN et de coordonner les efforts
de recherche.
De même, le GEIPAN ( Groupe d'Études et
d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés / UAP
Study and Information Group ) opère sous l'égide de l'agence spatiale
française CNES ( Centre national d'études spatiales / National
Space Study Centre) depuis 1977. Sa mission est de collecter, d'enquêter et
d'archiver les rapports UAP et de mettre ses conclusions à la disposition du
public.
Au Chili, la SEFAA ( Section d'Études
de Phénomènes Aériens Anomales) est l'organisme officiel chargé de la collecte,
de l'analyse et de l'étude scientifique des PAN. Elle relève de la Direction
générale de l'aéronautique civile.
D. Recommandations
Les mesures suivantes sont proposées à l’examen
du gouvernement du Canada afin de : 1) améliorer la coordination et l’analyse
des rapports sur les PAN au Canada, 2) promouvoir la confiance du public et
atténuer la désinformation, et 3) améliorer la rigueur scientifique et la
littérature scientifique entourant les PAN.
Rapports et surveillance des
données :
1.
Identifier une piste : Un ministère ou une agence fédérale responsable de la gestion des
données publiques sur les PAN doit être identifié.
2.
Créer un service dédié : Ce service recueillerait des témoignages, enquêterait sur les cas et
publierait ses analyses. Il informerait proactivement les Canadiens sur les
PAN.
3.
Améliorer la capacité de
signalement dans l'aviation civile : Transports
Canada devrait encourager les pilotes, les équipages de cabine et les
contrôleurs aériens à signaler les observations de PAN sans crainte de
stigmatisation. En collaboration avec NAV CANADA, ils devraient analyser les
signalements de PAN afin de suivre les tendances et de fournir des explications
aux pilotes, contribuant ainsi à réduire les distractions pendant les vols.
Communications :
4.
Soutenir le dialogue public : une stratégie proactive visant à accroître la transparence et la
communication avec le public concernant les PAN devrait être élaborée.
5.
Promouvoir les collaborations
intragouvernementales : Une directive interne
visant à garantir la collaboration entre toutes les agences fédérales disposant
d’une expertise ou de données pertinentes aiderait l’organisation principale à
fournir des explications aux témoins et à corréler les observations récentes
avec les rapports précédents.
6.
Améliorer les relations avec
les médias : L’organisation responsable doit jouer un
rôle important dans l’atténuation de la désinformation et de la mésinformation
en répondant aux demandes du public et des médias liées aux PAN, et en
documentant et en communiquant les interprétations erronées courantes des
observations.
7.
Promouvoir l’application de
données probantes actualisées pour lutter efficacement contre la désinformation
et la mésinformation : entre autres, un groupe
d’experts multidisciplinaire devrait être mis en place pour conseiller
l’organisation chef de file sur les approches efficaces pour lutter contre la
désinformation et la mésinformation.
Recherche:
8.
Faciliter l’accès libre et les
données ouvertes : les données relatives aux PAN doivent être
mises à la disposition du public à des fins de transparence et pour soutenir la
recherche.
9.
Mener des enquêtes : Des enquêtes périodiques auprès des Canadiens devraient être menées
pour évaluer leurs perceptions des PAN et l’impact des services dédiés.
10.
Soutenir la science citoyenne : des initiatives et des programmes de science participative devraient
être développés pour permettre la participation bénévole à l’étude des PAN.
11.
Fournir des outils de collecte
de données : Le développement et le déploiement d’outils
numériques et portables accessibles au public doivent être soutenus pour
faciliter le signalement des observations d’UAP et aider à collecter des
données standardisées.
12.
Miser sur les atouts du Canada
en recherche astronomique et aérospatiale : le Canada dispose d'un formidable bassin de talents et
d'infrastructures de recherche physique dédiées à ce secteur. Les membres de
cette communauté devraient avoir la possibilité de participer au dialogue
public sur les PAN.
Collaboration internationale :
13.
Partage d'informations : L'organisation chef de file devrait établir des partenariats avec des
entités internationales dédiées aux PAN, telles que AARO et NASA (États-Unis),
GEIPAN (France) et SEFAA (Chili).
14.
Coopération en matière de
recherche et de communication : Le
Canada devrait collaborer activement avec des partenaires internationaux pour
des collaborations en matière de recherche et des efforts de sensibilisation du
public.
E. Conclusion
Une approche plus structurée de la gestion des
signalements de PAN au Canada serait bénéfique à plusieurs égards. Elle
améliorerait la transparence et lutterait contre la désinformation ; elle
démontrerait également l'engagement du Canada envers la rigueur et la recherche
scientifiques. Cela renforcerait non seulement la confiance du public, mais
positionnerait également le Canada, aux côtés de certains de ses alliés, comme
chef de file dans l'effort mondial visant à élucider la nature des PAN.
L’adoption d’une approche collaborative fondée
sur la science contribuera à répondre aux préoccupations du public, à
démystifier les PAN et à révéler potentiellement des informations précieuses
sur des phénomènes aériens actuellement inexpliqués.
Message du conseiller scientifique
en chef du Canada
Qu'il s'agisse de satellites, de drones, d'avions
ou d'événements atmosphériques, nul ne peut nier l'activité croissante du ciel.
Notre capacité à comprendre ce que nous observons dépend d'une multitude de
facteurs, tels que l'heure de la journée, la couverture nuageuse, la distance
et le contraste des couleurs. Il est rare de confondre une volée d'oies volant
en V avec un escadron de chasse volant à haute altitude. Mais parfois, ce que
l'on observe dans le ciel n'est pas immédiatement clair, et l'on peut se
demander s'il s'agit d'un phénomène naturel, d'un nouveau type d'avion ou de
quelque chose de complètement différent.
Le monde de l'aviation continue de croître et de
se diversifier, répondant aux besoins des entreprises, de la défense nationale,
du tourisme et des loisirs. Plus de 100 000 vols commerciaux ont lieu
chaque jour dans le monde. Les ingénieurs cherchent à améliorer la forme des
avions et à trouver des matériaux plus légers et plus résistants pour les
rendre plus rapides et plus performants. Afin d'économiser l'énergie et de
réduire l'impact environnemental du transport aérien, il est même envisagé d'utiliser
des dirigeables et des ballons de différents types pour le transport de
passagers et de fret. Parallèlement, la technologie des drones devient de plus
en plus abordable et impressionnante, permettant à presque tout le monde de
piloter des appareils aussi petits qu'un oiseau ou aussi grands qu'un véhicule.
Peut-on identifier ces appareils de nuit comme de jour ? Peut-on évaluer
avec précision leur distance et leur vitesse en se basant uniquement sur leurs
feux de navigation ?
Une lumière se déplaçant lentement dans le ciel
nocturne pourrait être un drone à 100 mètres du sol ou un satellite à 600
kilomètres d'altitude reflétant le soleil. À l'œil nu, un train de satellites
de communication Starlink apparaît comme de faibles points lumineux se
déplaçant en ligne droite et dans un silence complet. Si l'observateur ne
reconnaît pas les signes de cette nouvelle technologie, y aura-t-il quelqu'un à
proximité pour lui fournir les informations correctes ? Ou s'appuiera-t-il
sur les réseaux sociaux pour partager ce qu'il a vu et trouver des
explications ?
Les médias sociaux et Internet offrent tout ce
qu'il y a de bon, de très bon, de pire et de pire. Quel site web canadien
peut-on consulter pour signaler des observations de phénomènes aériens non
identifiés (PAN) ? À quel organisme officiel peut-on envoyer des photos,
des vidéos ou des descriptions détaillées pour comprendre ce qu'on ne peut
expliquer soi-même ? C'est avec ces questions en tête que nous avons lancé
le projet Ciel Canada.
Notre objectif était de recenser les ressources
et les processus actuellement en place pour le traitement et le suivi des
signalements de PAN, de les comparer aux meilleures pratiques d'autres pays et
de formuler des recommandations d'améliorations potentielles. Par conséquent,
ce rapport se concentre sur les services offerts au public canadien pour
signaler les PAN, et non sur les PAN eux-mêmes ; il est essentiel de
comprendre cette distinction pour lire le rapport. Le projet Ciel Canada ne
vise pas à étudier ce que sont les PAN. Il s'agit de mettre la science au
service de tous.
La préparation de ce rapport a suscité plus
d'impatience publique que tout autre projet dans l'histoire de ce bureau. De
nombreuses personnes et organisations ont proposé leur aide, et nous les
remercions de leur intérêt.
Au nom de l'équipe du projet Sky Canada, je tiens
à remercier les nombreux contributeurs qui ont accepté de répondre à nos
questions pour appuyer notre travail : fonctionnaires fédéraux,
journalistes, universitaires canadiens et étrangers, experts en la matière et
membres du public. Notre étude n'aurait pas pu être menée à bien sans leur
contribution.
A. Introduction
Depuis l'aube de l'humanité, le ciel est une
source profonde de fascination, d'émerveillement et d'inspiration. Souvent
considéré comme un royaume mystérieux et inaccessible, il a également été
imaginé comme la demeure d'êtres divins et d'animaux mythiques, le support de
légendes et le fondement d'innombrables systèmes de croyances. À travers les
civilisations, les humains ont cherché un sens aux phénomènes célestes – qu'il
s'agisse d'éclipses, de comètes, de nuages ou de lumières énigmatiques du ciel
nocturne –, interprétant ces événements à travers le prisme de la religion, de
la culture et de l'imaginaire.
L'humanité a évolué, tout comme sa compréhension
de son environnement. L'émergence de disciplines scientifiques telles que
l'astronomie, la géologie, la biologie, la physique et la chimie a marqué un
tournant radical, passant des interprétations mythologiques à la recherche
empirique. Du modèle héliocentrique révolutionnaire proposé par Copernic aux
révélations télescopiques de Galilée, en passant par l'ère de la génomique, de
l'aéronautique et de l'intelligence artificielle, chaque avancée a clarifié des
phénomènes autrefois considérés comme surnaturels. Le mouvement des planètes,
la durée de vie des étoiles, l'évolution des organismes vivants et la mécanique
des systèmes météorologiques sont devenus compréhensibles, enrichissant notre
compréhension de la nature. Pourtant, malgré ces avancées monumentales, le ciel
conserve une part de mystère. Symbole de ce que nous avons appris comme de ce
qu'il nous reste à découvrir, le ciel continue d'inspirer le désir
d'exploration, de réflexion et d'émerveillement.
Au Canada, comme ailleurs dans le monde, les gens
s'émerveillent devant le ciel et sont parfois intrigués par ce qu'on appelle
aujourd'hui les « phénomènes aériens non identifiés » (PAN), qui
suscitent parfois une curiosité et des débats considérables. Les rapports de
pilotes, de militaires et de civils décrivent parfois des observations de
lumières étranges, d'objets se déplaçant anormalement ou de phénomènes célestes
pour lesquels aucune explication immédiate ne peut être fournie. Si bon nombre
de ces observations peuvent être attribuées à des illusions d'optique, à des
phénomènes atmosphériques ou à l'activité humaine, une minorité demeure
inexpliquée pour une multitude de raisons, notamment le manque de données
fiables qui empêche une analyse scientifique rigoureuse. Pourtant, ces
observations inexpliquées suscitent l'intérêt et peuvent être la source de
mésinformation ou de désinformation. L'un des principaux problèmes liés à la
mésinformation et à la désinformation est leur impact sur la confiance du public.
Lorsque les gens sont exposés à répétition à de faux récits, ils peuvent
devenir sceptiques à l'égard des sources crédibles, notamment les
scientifiques, les journalistes et les institutions gouvernementales.
Début 2023, plusieurs incidents très médiatisés
au Canada ont attiré l'attention du public. En deux semaines, quatre objets non
identifiés ont survolé l'espace aérien nord-américain. Le premier, et le plus
largement médiatisé, était un ballon à haute altitude qui a survolé l'Alaska,
l'ouest du Canada et les États-Unis vers l'est, du 28 janvier au 4 février.
L'US Air Force l'a finalement abattu au-dessus des eaux territoriales
américaines, au large de la Caroline du Sud. Les débris récupérés ont permis d'identifier
l'objet comme provenant d'un pays étranger et transportant du matériel
sophistiqué.
Une semaine plus tard, le 11 février 2023, le
Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) a ordonné
l'abattage d'un ballon plus petit au-dessus du Yukon. Deux autres petits
ballons volant à haute altitude ont été abattus au-dessus de l'espace aérien
américain : l'un dans le nord de l'Alaska le 10 février, et le second
au-dessus du lac Huron le 12 février. Selon une brève déclaration d'un
porte-parole de la GRC à CTVNews.caNote de bas de page2Les débris récupérés sur les rives du lac Huron n'ont pas été jugés comme
présentant un risque pour la sécurité nationale.
Ces incidents récents ont mis en lumière
l'importance d'une enquête gouvernementale sur ce qui apparaît dans le ciel et
la complexité de la distinction entre les phénomènes naturels, les dispositifs
technologiques courants et les problèmes de sécurité potentiels. Ce rapport
vise à poser un jalon dans la quête du Canada pour une meilleure approche de
gestion et d'étude des PAN.
B. Objectifs
Début 2023, l'OCSA a annoncé la création du
projet Sky Canada. Ses principaux objectifs étaient initialement les
suivants :
·
examiner les méthodes actuelles de signalement
des PAN au Canada et proposer des améliorations au besoin,
·
de permettre au gouvernement fédéral du Canada
d'optimiser la collecte et l'analyse des observations de PAN de manière
transparente,
·
pour fournir des informations sur de meilleurs
outils de lutte contre la désinformation et la mésinformation,
·
encourager la science participative et la
compréhension publique des phénomènes aériens,
·
pour appuyer la surveillance de l’espace aérien
du Canada.
De plus, afin d’évaluer la volonté du Canada de
collaborer avec ses alliés en matière de signalement des PAN, un objectif
secondaire important était de comparer les pratiques du Canada avec celles
d’autres pays, en particulier les pays du G7.
L'OCSA a clairement défini les aspects que le
projet Sky Canada ne visait pas à aborder. Le projet ne visait pas à prouver ou
à réfuter l'existence de vie extraterrestre ou de visiteurs extraterrestres. La
collecte ou l'analyse de données de première main, telles que des photos, des
vidéos ou des rapports d'observation de PAN, ne faisait pas partie du projet.
Enfin, le projet ne doit pas être perçu comme une tentative de faire du Bureau
du conseiller scientifique en chef le principal point de contact pour le
signalement des observations de PAN au Canada. De plus, il ne vise pas à
positionner l'OCSA comme l'organisme principal chargé de lancer ou de gérer des
collaborations internationales liées à la recherche ou aux enquêtes sur les
PAN.
Ce rapport présente les conclusions du projet Sky
Canada, notamment :
·
les défis associés à la collecte et à l'analyse
de données fiables sur les observations d'UAP,
·
un examen des pratiques historiques du
gouvernement fédéral du Canada en matière de signalement des PAN,
·
une description de la façon dont les ministères
et organismes du gouvernement canadien reçoivent et gèrent actuellement les
informations relatives aux PAN de la part de leurs partenaires et du public,
ainsi qu'un bref aperçu des groupes non gouvernementaux qui reçoivent également
des rapports d'observation d'UAP de la part du public,
·
un résumé des approches adoptées par quelques
autres pays.
Le rapport propose quatorze recommandations pour
améliorer les rapports et la collecte de données sur les observations d’UAP au
Canada.
C. Contexte : PANs et science
Le mystère des phénomènes célestes non identifiés
fascine depuis longtemps l'humanité, captivant l'imagination du public et
suscitant à la fois scepticisme et curiosité. La terminologie décrivant ces
événements célestes non identifiés a évolué au fil du temps, reflétant une
évolution de l'approche scientifique et de la perception sociétale. Le passage
du terme autrefois omniprésent « OVNI » (Objet Volant Non Identifié)
à celui, plus récent et plus nuancé, de « PAN » (Phénomène Aérien ou
Anormal Non Identifié) marque un élargissement du champ d'application et une
évolution vers plus de crédibilité et d'ouverture. Historiquement, les OVNI ont
été associés à la spéculation extraterrestre et souvent tournés en dérision.
Cette section explore l'évolution de la terminologie, les implications de ce
changement pour la recherche et la perception du public, ainsi que le rôle de
la science et de la technologie dans l'analyse de ces phénomènes énigmatiques.
Elle aborde également la recherche plus large de la vie extraterrestre, le
potentiel des nouvelles découvertes en astrobiologie et les défis auxquels sont
confrontés les chercheurs travaillant dans ce domaine souvent stigmatisé.
Des OVNI aux PAN : évolution de la
terminologie et élargissement de la portée
Jusqu'à récemment, le terme « OVNI »
était utilisé pour décrire des phénomènes aériens impossibles à identifier de
manière concluante. Les OVNI sont, par définition, non identifiés, mais cela ne
signifie pas qu'ils soient d'origine extraterrestre, qu'ils échappent à toute
explication naturelle ou scientifique, ou qu'ils ne seraient pas identifiables
avec l'accès à des données et outils supplémentaires ou plus précis.
L'abréviation « PAN » (Phénomène Aérien
ou Anormal Non Identifié) est un terme récent et de plus en plus répandu. Les
PAN englobent un ensemble plus large de mouvements (comme l'immobilité dans les
airs, la chute ou la flottaison et l'immersion dans l'eau) ainsi que des
phénomènes non matériels (comme les gaz et les lumières).
Ce changement de terminologie pourrait réduire la
stigmatisation historique associée aux observations d'OVNI. Les témoins étaient
souvent accueillis avec scepticisme et moquerie, ce qui a donné lieu à des
perceptions négatives et à des jugements arbitraires. La stigmatisation peut
avoir des conséquences importantes, comme décourager les témoins de se
manifester et entraver la recherche scientifique. La nouvelle terminologie,
plus globale, relative aux PANs peut contribuer à promouvoir une plus grande transparence,
crédibilité et acceptation de la recherche dans les milieux professionnels et
scientifiques, ainsi que dans le grand public.
Bien que le terme OVNI continue d'être utilisé,
les gouvernements et autres organisations adoptent progressivement le terme
plus général « PAN ». Ce rapport utilisera l'abréviation
« PAN » pour décrire des activités plus récentes, et « OVNI »
pour des activités plus historiques, bien que ces termes soient largement
interchangeables.
La science et la recherche de la
vie extraterrestre : des approches scientifiques prometteuses
Aucune vie extraterrestre n'a été détectée à ce
jour, mais la plupart des scientifiques impliqués dans cette quête estiment que
sa découverte n'est qu'une question de temps. Ils estiment qu'avec des
milliards d'étoiles semblables au Soleil dans notre seule galaxie, la Voie
lactée, il est fort probable que certaines d'entre elles soient orbitées par
des planètes semblables à la Terre. Partant de cet argument, il est plausible
que de la vie extraterrestre ait existé par le passé, ou aujourd'hui, ou qu'elle
puisse éventuellement apparaître sur d'autres planètes hors de notre système
solaire ; peut-être même une vie intelligente capable de progrès
technologiques. La plupart des Canadiens partagent ce point de vue, comme le
montre un sondage Ipsos réalisé auprès de plus de 1 001 Canadiens en
mai 2021, qui indique qu'une solide majorité (65 %) des personnes
interrogées croient à l'existence d'une vie intelligente ailleurs dans
l'univers.Note de bas de page3.
La science repose sur des investigations
rigoureuses et systématiques, et des preuves substantielles doivent être
rassemblées et vérifiées avant de tirer des conclusions. Cela est
particulièrement vrai lorsque les scientifiques sont confrontés à des affirmations
extraordinaires, comme la présence de vaisseaux extraterrestres dans le ciel.
C'est ce que voulait dire le célèbre astronome et écrivain Carl Sagan lorsqu'il
a déclaré : « Les affirmations extraordinaires exigent des preuves
extraordinaires. »Note de bas de pageun
Comment la méthode scientifique pourrait s'appliquer aux PAN
La méthode
scientifique est un processus systématique et itératif utilisé pour étudier
l'univers qui nous entoure, acquérir de nouvelles connaissances et affiner ou
corriger nos connaissances actuelles. Son application aux PANs pourrait
comprendre plusieurs étapes clés, notamment :
1.
Observation : Recueillir des rapports et des données sur les observations de PAN, y
compris, mais sans s'y limiter, des témoignages oculaires, des photographies et
des vidéos, des données radar et des preuves matérielles, en veillant à ce que
les informations recueillies soient objectives et impartiales. Cela peut
impliquer le développement de nouveaux instruments spécifiquement conçus pour
améliorer la précision et la fiabilité des données.
2.
Hypothèse : Pour
chaque cas étudié, explorer les explications possibles de l’observation.
Celles-ci peuvent aller d’un phénomène naturel à une technologie humaine
avancée, en passant par une fraude ou un dysfonctionnement d’instrument.
3.
Expérimentation : Tester l’hypothèse. Si les expériences traditionnelles peuvent
s’avérer complexes en raison de la nature insaisissable des PAN (l’observation
ne peut être répétée comme dans une expérience en laboratoire contrôlée), les
chercheurs peuvent réaliser des simulations, analyser des données existantes ou
passées, ou utiliser des outils d’observation (comme les radars ou les
satellites) pour recueillir des informations supplémentaires.
4.
Analyse : Examiner
et analyser les données pour rechercher des tendances, des anomalies ou des
corrélations. Cela peut inclure la comparaison des rapports de PAN avec des
phénomènes atmosphériques connus ou avec le comportement et la trajectoire de
vol des aéronefs.
5.
Conclusion : Tirer
des conclusions de l'analyse. Cela peut impliquer de classer un PAN donné en
phénomènes connus, observations inexpliquées par manque de données ou zones
nécessitant une investigation plus approfondie.
6.
Communication : Partager
les résultats avec la communauté scientifique, les agences gouvernementales et
le public, par le biais d’articles de recherche ou de rapports et via un
portail en ligne accessible au public.
L’application
de la méthode scientifique aux PAN permet d’assurer une approche rigoureuse et
objective de la compréhension de ces phénomènes tout en favorisant la pensée
critique et en faisant progresser les connaissances scientifiques.
La recherche de vie extraterrestre implique
plusieurs domaines, dont l'astronomie, la biologie et la planétologie, et
s'appuie à la fois sur des modèles théoriques et des preuves empiriques. Bien
qu'il n'existe encore aucune preuve de l'existence de vie extra-terrestre,
plusieurs raisons incitent à l'optimisme quant à cette possibilité,
notamment :
·
Découverte d'exoplanètes : Des instruments comme le télescope spatial James Webb (JWST)
permettent aux scientifiques d'analyser l'atmosphère de milliers d'exoplanètes
(planètes situées hors de notre système solaire). Nombre d'entre elles se
trouvent dans la « zone habitable » de leur soleil.
·
Astrobiologie et extrémophiles
: La découverte des extrémophiles – des
organismes qui prospèrent dans des conditions extrêmes – a élargi notre
compréhension des endroits où la vie pourrait exister et de ce à quoi la vie
extraterrestre pourrait ressembler, en particulier dans des environnements
difficiles.
·
Planètes du système
solaire : Mars suscite une attention particulière en
raison des traces d'eau liquide présentes dans le passé. Le rover Perseverance
de la NASA explore Mars à la recherche de signes de vie microbienne ancienne.
Des lunes comme Europe de Jupiter et Encelade de Saturne, qui abritent des
océans souterrains sous des surfaces glacées, sont également considérées comme
des habitats potentiels pour la vie microbienne.
·
SETI : La recherche d'intelligence extraterrestre (SETI) utilise des
radiotélescopes pour détecter des signaux provenant de civilisations
technologiques. Malgré plusieurs décennies de recherche, aucun signal n'a
encore été confirmé. Des projets comme Breakthrough Listen visent à scruter des
millions de systèmes stellaires à la recherche de signes de telles
civilisations.
·
Recherche sur les bio- et
techno-signatures : Les scientifiques
recherchent des indicateurs observables pouvant suggérer la présence de vie
(bio-signatures) ou de technologie (techno-signatures). Ces indicateurs peuvent
prendre la forme de marqueurs chimiques, tels que des gaz ou des molécules
organiques spécifiques, produits par des organismes vivants ou par des moyens
technologiques. De nouveaux modèles sont en cours d'élaboration pour prédire la
nature de ces marqueurs sur différents types d'exoplanètes.
La communication à distance avec des
civilisations extraterrestres, si elle se concrétise un jour, relèvera
davantage du marathon que du sprint, en raison des vastes distances qui
séparent les systèmes solaires. Même des signaux voyageant à la vitesse de la
lumière peuvent mettre des milliers d'années à se propager dans les deux sens.
L'improbabilité de la présence d'une autre civilisation technologiquement
avancée à proximité, l'absence de signaux SETI à ce jour et les immenses défis
des voyages interstellaires sont les principales raisons pour lesquelles il
existe un fort consensus parmi les scientifiques sur le fait que les PAN ne
sont pas des véhicules extraterrestres. Mais, comme toujours en science, de
nouvelles preuves (telles que les signaux SETI ou d'autres données) pourraient
modifier l'opinion scientifique dominante.
Explications courantes des PAN
La plupart des observations de PAN peuvent être
expliquées par une enquête et une analyse minutieuses, à condition de disposer
de données fiables et suffisantes. Par exemple, le GEIPAN (Groupe d'Études et
d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés), qui enquête sur
les observations de PAN en France, rapporte que sur les 3 188 cas recensés
en 2025, seuls 3,2 % sont restés non identifiés après enquête. De plus,
31,4 % des cas n'ont pu être expliqués faute de données suffisantes.Note de bas de page4De même, le Mutual UFO Network (MUFON) Canada rapporte que, sur les 321
observations qu’il a enquêtées en 2023, 31 % n’ont pas pu être expliquées de
manière concluante en raison d’informations trop vagues.
Dans la plupart des cas, les observations de PAN
peuvent être expliquées par des explications relativement simples, notamment :
·
Aéronefs conventionnels : Les PAN peuvent être des aéronefs conventionnels qui ne sont pas
immédiatement reconnus, surtout s'ils sont vus de loin ou dans des conditions
de mauvaise visibilité.
·
Phénomènes
météorologiques : Les conditions
atmosphériques peuvent créer des effets visuels inhabituels. Par exemple, les
cristaux de glace, les tempêtes, les nuages ou les inversions de température
peuvent parfois faire apparaître des lumières ou des objets de manière inhabituelle
et difficile à identifier.
·
Objets astronomiques : Les planètes, les étoiles ou les météores peuvent parfois être mal
identifiés car leur apparence peut changer en fonction des conditions
atmosphériques ou de leur position dans le ciel.
·
Objets artificiels : Les ballons météorologiques, les drones, les ballons et satellites de
télécommunication, les lanternes volantes ou les avions expérimentaux peuvent
également être classés comme PAN par les observateurs. Ces objets peuvent
présenter des trajectoires de vol ou un éclairage inhabituels, source de
confusion.
·
Illusions d’optique : les reflets, les reflets d’objectif ou d’autres effets optiques
peuvent créer l’apparence de quelque chose d’inhabituel dans le ciel.
·
Erreur humaine : une mauvaise interprétation d’objets ou de phénomènes du quotidien,
tels que les lumières d’un avion vues sous un angle différent, peut conduire à
des rapports d’UAP.
Néanmoins, certaines observations d’UAP – pour
lesquelles des données existent – restent inexpliquées même après enquête.
S'attaquer au casse-tête : utiliser
la technologie pour étudier les observations d'UAP
Les nouvelles technologies peuvent contribuer au
signalement et à l'analyse des PAN. Par exemple, la start-up technologique
Enigma Labs a lancé une application iOS en temps réel.Note de bas de page5pour les téléphones intelligents en 2023. Cette application capture les
observations et les compile dans une base de données standardisée et facilement
consultable, qui peut être analysée par le public et les chercheurs. Elle
permet également aux utilisateurs de partager des informations sur leurs
observations. L'application Enigma comprend plus de 14 000 rapports
d'observation de PAN au Canada, dont certains couvrent des rapports
d'observation historiques téléchargés d'autres sources. Il est intéressant de
noter que le sondage réalisé par Earnscliffe Strategies pour le projet Sky
Canada a révélé que deux répondants sur cinq souhaitent utiliser une
application mobile pour documenter les PAN (voir l'annexe B ).
L'utilisation de l'intelligence artificielle (IA)
dans ce contexte est particulièrement prometteuse. Grâce au volume croissant de
données rendu possible par les technologies des smartphones, comme
l'application d'Enigma Labs, l'IA pourrait considérablement simplifier et
standardiser le processus d'examen et d'évaluation des observations de PAN.
L'IA peut aider à analyser de vastes quantités de données provenant de sources
diverses, telles que des bases de données sur la localisation des avions, des
satellites, des étoiles, des planètes et des conditions météorologiques. Cette
capacité pourrait contribuer à interpréter plus précisément les données
visuelles issues des observations de PAN et à identifier des tendances.
Un autre exemple est le projet Galileo de
l’Université Harvard.Note de bas de page6Le projet Galileo développe des instruments spécifiquement conçus pour
surveiller le ciel de manière empirique et systématique. Il utilise des
technologies, notamment des outils d'IA, pour analyser les données collectées
et détecter des anomalies qui pourraient autrement passer inaperçues. En
appliquant une approche axée sur les données, le projet Galileo vise à
renforcer la rigueur scientifique des études sur les PAN.
De telles initiatives pourraient s’avérer
cruciales pour passer des preuves anecdotiques à une analyse scientifique plus
rigoureuse et pourraient contribuer à améliorer la qualité de la recherche sur
les UAP.
Briser la stigmatisation : les
défis de la recherche universitaire sur les PAN
Bien qu'il puisse exister une justification
scientifique valable à l'étude des PAN, de nombreux chercheurs universitaires
semblent craindre la stigmatisation associée à la poursuite de recherches sur
ce sujet. Une enquête récenteNote de bas de page7Une enquête menée auprès de 1 460 professeurs titulaires ou en voie de
titularisation dans 144 universités à forte intensité de recherche aux
États-Unis a révélé que 53 % d'entre eux pensaient que la recherche liée à
l'UAP mettrait en péril leur titularisation ou leur promotion, même si
seulement 7 % avaient une opinion négative de ce type de recherche.
Un examen par l'OCSA de deux des principaux
organismes fédéraux de financement de la recherche au Canada a révélé très peu
de projets financés liés aux PAN. Par exemple, au cours des 25 dernières
années, aucune demande de subvention ou de financement n'a été déposée auprès
du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG)
en lien direct avec les PAN, et seulement sept demandes et deux subventions ou
bourses ont été déposées auprès du Conseil de recherches en sciences humaines
(CRSH). Par conséquent, l'OCSA n'a recensé qu'une douzaine de thèses de
doctorat portant sur les PAN au Canada au cours de cette même période de 25
ans. Parmi celles-ci figuraient les recherches de Matthew Hayes à l'Université
Trent, qui ont donné lieu à un ouvrage exhaustif intitulé Search for
the Unknown: Canada's UFO Files and the Rise of Conspiracy Theory (McGill-Queen's
University Press, Montréal, 2022). Cet ouvrage explore l'histoire des
observations de PAN au Canada, la réaction du gouvernement et la perception
qu'en a eue le public.
Favoriser la découverte : le rôle de la science participative dans
l'engagement des communautés
La science
participative, historiquement appelée science citoyenne, implique l'engagement
de bénévoles du public comme assistants de recherche dans des projets
scientifiques. Elle permet aux chercheurs de collecter de vastes quantités de
données sur des zones géographiques plus vastes et sur des périodes plus
longues que ce qui serait possible avec une petite équipe de scientifiques et
un nombre limité d'instruments. Cette approche accélère non seulement la
découverte scientifique, mais renforce également, et c'est tout aussi
important, la confiance du public dans la science. De plus, la science
participative favorise la culture scientifique en offrant de nouvelles
possibilités de participer activement aux initiatives de recherche, en
collaborant avec des scientifiques professionnels à la collecte, à l'analyse et
à l'interprétation des données, tout en se familiarisant avec la méthode
scientifique. Comme l'indique le rapport du Comité permanent de la
science et de la recherche de la Chambre des communes sur la science citoyenne (2023),Note de bas de page8Ces initiatives sont
particulièrement utiles pour combler les lacunes en matière de données et
éclairer les politiques publiques, notamment dans les domaines de la santé (par
exemple, le suivi de la grippe) et de l'environnement (par exemple, la surveillance
des espèces). Ces contributions démontrent le rôle essentiel que les
scientifiques citoyens peuvent jouer dans l'avancement des connaissances et la
prise de décision fondée sur des données probantes.
L’application de la méthode scientifique, les
progrès dans la technologie de collecte de données et les initiatives telles
que la science participative représentent des étapes importantes pour traiter
les observations d’UAP avec objectivité et précision.
D. Les PAN et le public
La façon dont les rapports d'observations de PAN
sont présentés et diffusés influence considérablement la perception du public.
Certaines observations suscitent une large attention, alimentée par des
témoignages convaincants, des preuves documentées ou des circonstances
extraordinaires. La couverture médiatique et la culture populaire ont également
façonné ces récits, inscrivant certains cas dans la mémoire collective. En
particulier, des observations canadiennes bien documentées, comme la rencontre
de Falcon Lake ou l'incident de Shag Harbour, sont devenues des références
culturelles, commémorées non seulement dans les traditions locales, mais aussi
par des initiatives comme les pièces de monnaie de la Monnaie royale canadienne
sur le thème des PAN, comme nous le verrons plus loin.
Malgré l'intrigue, le discours autour des PANs
est souvent fragmenté, avec des mécanismes de signalement incohérents et des
niveaux de crédibilité variables selon les sources. La montée des théories du
complot, de la désinformation et du sensationnalisme peut encore brouiller les
pistes, rendant plus difficile pour le public de distinguer le vrai du faux.
Cette section explore la relation complexe entre
les observations de PAN, la couverture médiatique et la perception du public.
Elle examine la façon dont certaines observations gagnent en notoriété, le rôle
des médias dans la formation des perceptions et les implications culturelles et
scientifiques plus larges de ces phénomènes. Elle offre également un aperçu de
l'histoire des signalements de PAN au Canada.
Désinformation et mésinformation
dans le débat public sur les PAN
Face à la fascination, à la complexité et à
l'incertitude croissantes du domaine des PAN, celui-ci connaît également une
montée de la mésinformation et de la désinformation. Ces défis impactent
considérablement le paysage numérique actuel, influençant l'opinion publique et
la prise de décision. Les fausses informations se propagent via une interaction
complexe entre les réseaux sociaux, les sites d'information en ligne, les
médias traditionnels et les événements publics. De fait, les interactions sur
ces canaux peuvent amplifier la désinformation, rendant difficile pour le
public de distinguer les informations fiables des spéculations, des mensonges
ou du sensationnalisme. L'implication de sources crédibles, notamment les
agences gouvernementales et la communauté scientifique, est cruciale pour
combler ce vide informationnel. Pour y parvenir, un cadre clair et transparent
de communication et d'analyse des données doit être établi.
Le projet Sky Canada a examiné les pratiques
gouvernementales actuelles en matière de signalement des PAN afin de déterminer
dans quelle mesure ces pratiques pourraient résoudre deux types de problèmes
liés à l'information : la mésinformation et la désinformation. La
mésinformation désigne des informations inexactes ou fausses qui circulent
involontairement dans la sphère publique, souvent longtemps après qu'elles ont
été prouvées fausses, tandis que la désinformation désigne des informations
fausses visant délibérément à induire les gens en erreur.
Ces dernières années, la désinformation, la
mésinformation et les théories du complot ont de plus en plus retenu
l'attention des chercheurs de divers domaines (communication, économie,
journalisme, marketing, philosophie, psychologie, sciences politiques,
sociologie, etc.). L'un des principaux enseignements de ces recherches est
l'importance de fournir rapidement des explications claires pour contrer, ou du
moins réduire, la propagation d'idées trompeuses.
Dans le monde actuel de surcharge d’informations,
les lacunes en matière d’information sont souvent rapidement comblées par la
désinformation ou la mésinformation.Note de bas de page9Lorsque les gens ressentent de l’incertitude ou de la peur, ils sont plus
susceptibles de chercher des explications pour reprendre le contrôle de leur
situation.Note de bas de page10La désinformation fournit des explications fausses, mais parfois
réconfortantes, qui peuvent être séduisantes, même si elles ne reposent sur
aucun fait. Les gens peuvent rechercher des explications qui confirment leurs
croyances, les conduisant potentiellement à accepter des conclusions biaisées
ou des théories du complot.Note de bas de page11.
Des recherches ont montré que les théories du
complot sont contagieusesNote de bas de page12Une fois ancrées, elles sont difficiles à démystifier. Il existe un biais
cognitif qui pousse les gens à croire la première information entendue, même si
elle s'avère fausse par la suite.Note de bas de page13Les stratégies réactives comme la démystification (tenter de réfuter la
désinformation) ou la riposte ont tendance à être moins efficaces que les
stratégies préventives.Note de bas de page14. Une telle prévention, également appelée « pré-intoxicant », semble être
l’approche la plus efficace.Note de bas de page15Il s’agit de fournir des informations correctes à l’avance pour éviter la
propagation de faussetés.
Les fausses histoires se propagent souvent plus
vite que les corrections factuelles, car elles sont généralement plus
convaincantes émotionnellement. Par conséquent, l'inaction n'est jamais la
meilleure option.Note de bas de page16Un dialogue ouvert et transparent avec le public, notamment avec des
personnalités de confiance comme les scientifiques, est essentiel pour combler
les lacunes en matière d'information et renforcer la confiance dans les
institutions. Lorsque les citoyens font confiance aux sources d'information,
ils sont moins susceptibles d'adhérer aux théories du complot.Note de bas de page17Cela souligne la nécessité d’une source d’information fiable et crédible
sur les PAN, capable de fournir rapidement et précisément des explications aux
témoins, aux médias et au grand public.
Une autre préoccupation majeure concerne le rôle
de la technologie dans l'accélération de la diffusion de fausses informations.
Les plateformes de médias sociaux, les algorithmes de recommandation et les
technologies de deepfake rendent de plus en plus difficile la distinction entre
réalité et fiction. En fin de compte, la lutte contre la mésinformation et la
désinformation exige une combinaison d'éducation aux médias, d'utilisation
responsable des technologies et d'efforts proactifs de vérification des faits,
tant de la part des individus que des institutions. L'implication de sources
crédibles, notamment des agences gouvernementales et de la communauté
scientifique, peut contribuer à combler le vide informationnel dans la sphère
publique. Pour ce faire, un cadre clair et transparent de communication et
d'analyse des données doit être mis en place.
Observations de PAN dans les médias
et le public
Les observations publiques de phénomènes aériens
non identifiés peuvent être déroutantes pour les personnes qui en font
l'expérience, les incitant à rechercher des informations et des réponses. Si
cette recherche peut ouvrir les esprits au raisonnement scientifique, elle peut
aussi les exposer à la désinformation et aux théories du complot, surtout s'ils
ne savent pas quelles organisations fiables peuvent les aider.
Bien que la plupart des signalements
d'observations de PANs suscitent peu d'intérêt, certains deviennent célèbres.
Les observations documentées par vidéo ou photographie, réalisées par des
témoins de première ligne comme des policiers ou des militaires, ou partagées
par plusieurs témoins indépendants, tendent à être considérées comme plus
crédibles. Les caractéristiques de vol qui semblent défier les lois connues de
la physique suscitent l'intérêt du public. Les observations qui se produisent
sur de longues périodes, sur de vastes zones géographiques ou en plein jour
sont plus remarquables. Lorsque les observations rapportées alimentent la
couverture médiatique, incitent les gouvernements à agir ou à mener des
recherches scientifiques, ou imprègnent la culture populaire par le biais de
films ou de livres, elles peuvent s'ancrer dans la mémoire collective.
Les cinq observations suivantes comptent parmi
les cas de PAN les plus connus signalés au Canada au cours des dernières
décennies et ont été commémorées par la Monnaie royale canadienne sur des
pièces de monnaie :
·
20 mai 1967, près de Falcon Lake, Manitoba :
Stefan Michalak, qui prétendait avoir rencontré un OVNI atterri alors qu'il
prospectait des minéraux, aurait été brûlé par une explosion de gaz chaud ou
d'air.
·
4 octobre 1967, Shag Harbour, Nouvelle-Écosse :
Des témoins ont rapporté avoir vu une rangée de lumières descendre et pénétrer
dans l'eau. Les équipes d'urgence, dont la GRC et la Garde côtière, sont
intervenues, supposant un accident d'avion, mais aucune épave n'a été
retrouvée.
·
26 octobre 1978, près de Clarenville,
Terre-Neuve-et-Labrador : Plusieurs témoins, dont un agent de la Gendarmerie
royale du Canada (GRC), ont rapporté avoir vu un objet ovale au-dessus du port.
Aucune preuve matérielle n'a été trouvée.
·
7 novembre 1990, Montréal (Québec) : Un important
phénomène lumineux de forme ovale a été observé en soirée au-dessus de la
piscine sur le toit de l'hôtel Bonaventure par une quarantaine de témoins, dont
des journalistes et des policiers. Les contrôleurs aériens ont confirmé
l'absence d'activité radar dans le secteur.
·
11 décembre 1996, Yukon : Au moins 31
personnes, réparties dans quatre régions du Yukon, ont signalé avoir aperçu une
rangée de lumières dans le ciel, que plusieurs ont décrite comme ressemblant à
un vaisseau spatial. Le phénomène a ensuite été observé par plusieurs autres
personnes à différents endroits.
Observations de PAN au
Canada : incidence et signalement
Étant donné le caractère éphémère des
observations de PAN, leur signalement et leur analyse peuvent mobiliser des
personnes et des institutions très différentes, souvent de manière aléatoire.
Les observations de PAN peuvent provenir de sources diverses, notamment de
simples citoyens, de pilotes de ligne et de militaires, et peuvent être
signalées à différentes autorités selon les circonstances.
L'incidence des observations d'OVNI a été
analysée au fil des ans par divers organismes de sondage et chercheurs. En
1974, Gallup a mené ce qui pourrait bien être le premier sondage auprès du
public canadien sur les OVNI. Les résultats ont montré que 67 % des répondants
avaient entendu parler d'OVNI, tandis que 8 % croyaient en avoir vu un.Note de bas de page18En 1978, 81 % des Canadiens avaient entendu parler des OVNI, tandis que 10
% pensaient en avoir vu un.
L’enquête Earnscliffe 2024 pour le projet Sky
Canada a révélé que 27 % des 1 008 répondants ont déclaré avoir observé un
objet ou un phénomène dans le ciel qu’ils ne pouvaient pas identifier, 11 %
affirmant avoir fait une telle observation au cours de la dernière année
(voir l’annexe B ).
Selon les données publiées par un certain nombre
d’organisations, on peut estimer qu’entre 600 et 1 000 cas d’observations de
PAN sont signalés chaque année au Canada.Note de bas de page19 Note de bas de page20En l'absence d'un organisme unique de collecte de données, le nombre et la
nature de ces observations ne peuvent être établis de manière concluante pour
de nombreuses raisons, notamment la possibilité qu'une même observation soit
signalée séparément par plusieurs organismes. Il est donc difficile d'avoir une
idée précise de l'ampleur du phénomène.
Au Canada, la plus longue et la plus reconnue des
collections d'observations d'OVNI est « The Canadian UFO Survey »,
produite par un groupe de bénévoles manitobains appelé Ufology Research, dirigé
par M. Chris Rutkowski. En 2023, 570 signalements d'OVNI ont été
recensés ; depuis 1989, plus de 24 000 signalements canadiens ont été
répertoriés. Les principales sources de cette collection comprennent d'autres
organisations ufologiques, comme le National UFO Reporting Center (NUFORC), basé
aux États-Unis, ainsi que des cas signalés directement à Ufology Research et
des organismes gouvernementaux canadiens. Il convient de noter que les données
d'une autre organisation, MUFON Canada, n'étaient pas disponibles pour Ufology
Research en 2023 (le MUFON a signalé séparément 321 cas en 2023), ce qui
suggère que la liste pourrait être incomplète. L'enquête menée par Earnscliffe
en 2024 suggère également que le nombre d'observations pourrait être plus
élevé.
Bien que les progrès technologiques et la
recherche scientifique aient amélioré notre capacité à enquêter sur les PAN,
l’absence de mécanismes de signalement normalisés, la collecte de données
fragmentée et la propagation de fausses informations compliquent les efforts
visant à évaluer correctement le nombre de cas d’PAN au Canada chaque année.
E. Méthodologie et résultats
Le Bureau de la conseillère scientifique en chef
(BCSA) a recueilli des renseignements auprès des ministères et organismes
fédéraux, des intervenants, des experts et d'autres organisations sur le
traitement des observations de PAN signalées par le public au Canada. Les
principales organisations et personnes consultées sont énumérées à l'annexe A. Nous
avons également examiné des documents publics, comme des données historiques
sur les PAN, ainsi que des rapports et des enquêtes sur les PAN. Nous avons
notamment examiné les pratiques et les archives historiques, ainsi que les
procédures et les défis actuels liés à la collecte et à l'analyse de données
fiables.
Enfin, nous avons examiné les approches adoptées
par quelques autres pays pour les comparer avec le Canada et rechercher les
meilleures pratiques.
L'histoire des signalements de PAN
au Canada
Au Canada, les PAN peuvent être signalés par de
multiples canaux impliquant les organismes fédéraux, provinciaux et de la
société civile. Au niveau fédéral, Transports Canada gère le Système de
rapports quotidiens d'événements de l'aviation civile (SRAPEC) pour les
incidents affectant la sécurité aérienne, y compris les observations de PAN.
L'Aviation royale canadienne (ARC) et le ministère de la Défense nationale
surveillent également l'activité aérospatiale et peuvent recevoir des rapports
par l'intermédiaire de leurs réseaux opérationnels.
Historiquement, le Conseil national de
recherches du Canada (CNRC) a recueilli et étudié les signalements de
PAN de 1967 jusqu'aux années 1990. De plus, les organismes d'application de la
loi comme la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la Police provinciale de
l'Ontario (OPP) et la Sûreté du Québec (SQ) peuvent également servir de points
de contact pour les observations de PAN, notamment dans les cas impliquant la
sécurité publique. Des organisations de la société civile, comme Ufology
Research of Manitoba et MUFON Canada, compilent et analysent les données de PAN
recueillies auprès des citoyens. De plus, les observatoires locaux, les
établissements universitaires et les groupes d'astronomie amateur servent
parfois de canaux informels pour signaler et analyser des observations
aériennes inconnues.
Ces diverses voies illustrent l'absence d'un
système cohérent et normalisé de signalement et de suivi des phénomènes PAN au
Canada. La section suivante présente les principales informations recueillies
au cours du projet.
gouvernement fédéral
L'histoire du signalement des PAN au sein du
gouvernement fédéral s'étend sur plusieurs décennies, mais comprend de longues
périodes d'activité minimale, voire inexistante. De plus, différents ministères
fédéraux y ont été impliqués de manière transitoire, transférant souvent la
responsabilité à d'autres organismes fédéraux.
En 1950, le ministère des Transports autorisa
l'un de ses ingénieurs, Wilbert Smith, à effectuer des recherches à temps
partiel pour déterminer si certains ovnis pouvaient utiliser la puissance du
champ magnétique terrestre comme source de propulsion. Ce projet fut baptisé
« Projet Magnet ».Note de bas de page21, et Smith a progressivement élargi son champ d'action pour inclure des
enquêtes sur la validité des observations d'OVNI. À un moment donné, Smith a
lancé un ballon au-dessus d'Ottawa pour surveiller les reportages du public et
des médias sur l'événement. Il a également établi un observatoire d'OVNI en
périphérie d'Ottawa. Bien que ses efforts pour détecter les OVNI aient été
infructueux, ils ont suscité l'intérêt des médias, ainsi qu'une attention
indésirable pour le ministère. Incapable de convaincre ses collègues du
bien-fondé de ses recherches, Smith a dû poursuivre ses travaux en privé après
que le ministère des Transports a mis fin au projet Magnet en 1954.
En 1952, le Conseil de recherches pour la défense
(CRD), alors organisme scientifique militaire du Canada au sein du ministère de
la Défense nationale (MDN), a mis sur pied un comité appelé Projet Second
Storey afin d'examiner les cas de survols de « soucoupes volantes »
au-dessus du territoire canadien, signalés par différentes branches des forces
armées. Le comité était présidé par Peter Millman, astronome au Conseil
national de recherches du Canada (CNRC) ; il comprenait des membres de
divers services du renseignement militaire canadien et d'autres organismes
gouvernementaux. Le comité n'a pas enquêté sur les observations d'OVNI, mais a
élaboré un formulaire normalisé.Note de bas de page22pour faciliter le signalement des ovnis dans les différents services
gouvernementaux. Ce formulaire n'a jamais été largement adopté ni utilisé. Le
comité a tenu six réunions entre 1952 et 1954 et a conclu que « les ovnis ne
constituaient ni une menace pour la sécurité, ni un intérêt scientifique ».Note de bas de pagebIl a recommandé de mettre fin à toutes les enquêtes menées par l’armée
canadienne.
Entre 1954 et 1967, des rapports publics ont
continué d'être soumis à divers ministères et organismes fédéraux, dont la
Gendarmerie royale du Canada, Transports Canada et le ministère de la Défense
nationale, ainsi qu'aux services de police locaux et à des entités non
fédérales. Ces organismes menaient parfois des enquêtes ou consignaient les
observations à des fins de conservation.
En 1967, sur recommandation du ministre de la
Défense nationale, la responsabilité de la surveillance des signalements
d'ovnis fut transférée au CNRC, qui devint alors le principal service de
réception des signalements d'ovnis du public. Ce transfert de responsabilité
incluait la déclassification du projet Second Storey du MDN et du projet Magnet
du ministère des Transports, ainsi que la prise en charge de la gestion des
signalements d'ovnis antérieurs. Selon le CNRC, jusqu'en 1995, il était
officiellement chargé de recueillir des informations sur les ovnis auprès du
public, des municipalités et d'autres ministères fédéraux comme la GRC et le
MDN. Le Dr Peter Millman, chargé d'enquêter et de répondre aux questions du
CNRC, fournissait souvent des explications (étoiles, planètes, météores,
phénomènes optiques, par exemple) pour les observations soumises par le public.
La plupart des signalements d'ovnis reçus par le CNRC, mais pas tous, étaient
compilés dans ce qui allait devenir le fichier des « Observations non
météorologiques ».
En 1995, le CNRC a cessé de recueillir les
rapports d'ovnis. Tous les documents connexes ont été transférés à ce qui est
aujourd'hui Bibliothèque et Archives Canada (BAC), qui conserve actuellement
ces archives. La collection de documents sur les ovnis de BAC, estimée à
15 000 pages, dont quelque 9 500 ont été numérisées, est accessible
au public et fournit des renseignements précieux sur l'histoire des
observations d'ovnis et la réponse du gouvernement canadien à ces observations.
Quant aux archives personnelles du Dr Millman, accessibles au public par
l'intermédiaire du service d'archivage du CNRC, elles ne contiennent que peu de
documents liés au sujet des ovnis.
L'histoire du signalement des PAN au sein du
gouvernement fédéral canadien témoigne d'un niveau d'intérêt et de
responsabilité fluctuant au fil du temps, divers ministères et organismes
s'engageant par intermittence dans des enquêtes. Depuis les premières
initiatives comme le projet Magnet et le projet Second Storey jusqu'au
transfert ultérieur du signalement des OVNIs au Conseil national de recherches
du Canada, l'approche gouvernementale a évolué, mais a souvent manqué de
continuité et de cohérence. Ces efforts ont été façonnés par une combinaison de
curiosité scientifique, d'intérêt public et de prudence institutionnelle. Si
des projets comme ceux menés par Wilbert Smith et le Dr Peter Millman
cherchaient à fournir des cadres scientifiques pour comprendre les observations
de PAN, ils se sont heurtés au scepticisme des cercles gouvernementaux et ont
souvent peiné à gagner du terrain. L'adoption limitée de mécanismes de
signalement normalisés et l'arrêt des enquêtes officielles en 1995 ont marqué
un déclin de l'implication fédérale.
Aujourd'hui, l'héritage de ces efforts est
préservé grâce à des archives comme celles de Bibliothèque et Archives Canada,
qui constituent une ressource précieuse pour comprendre le contexte historique
de la question des PAN au Canada. Ces documents mettent en lumière les défis
que représente l'équilibre entre l'intérêt public, la recherche scientifique et
les priorités gouvernementales pour aborder un sujet complexe et souvent mal
défini. Si l'intérêt pour les PANs ne faiblit pas, ces leçons historiques soulignent
l'importance de la transparence, de la collaboration et d'une approche
rigoureuse pour les recherches futures.
Consultations avec les ministères
et organismes fédéraux
Le projet Ciel Canada visait à mieux comprendre
la situation au Canada en identifiant les organisations canadiennes qui
reçoivent habituellement des signalements de PAN et en examinant si et comment
elles recueillent, enquêtent et suivent ces signalements. L'OCSA a consulté et
recueilli ces renseignements auprès des ministères et organismes fédéraux,
ainsi qu'auprès de plusieurs organisations non gouvernementales et de
particuliers intéressés par les PAN. Il convient de noter que la participation
à ces consultations était entièrement volontaire. Le type de réponse et le
niveau d'engagement variaient d'une organisation à l'autre, mais en général,
l'équipe a pu rencontrer et échanger avec des représentants de haut rang de
toutes les organisations contactées. La liste des organisations et des
particuliers consultés figure à l'annexe A.
Des questions précises ont été posées aux
ministères et organismes fédéraux afin de comprendre leur rôle, le cas échéant,
dans la gestion des signalements de PAN. Plus précisément, on leur a demandé si
le public canadien communiquait avec leur organisation pour signaler des
observations de PAN. Si oui, à quelle fréquence, quel suivi était effectué et
comment l'information était-elle protégée.
Ces consultations ont révélé que les ministères
et organismes fédéraux reçoivent des informations et des rapports d'observation
de PAN de la part de leurs parties prenantes et du public. Cependant, peu de
ces organisations enquêtent actuellement sur ces observations, sauf si elles
relèvent d'aspects spécifiques de leurs mandats respectifs, comme la sécurité
nationale, la sécurité des transports ou la sécurité publique, et ces cas sont
assez rares. De plus, la plupart des ministères ne compilent pas les rapports
qu'ils reçoivent, ce qui rend difficile la communication d'informations sur le
nombre de signalements ou le type de réponses apportées aux témoins.
Les réponses des ministères et organismes
fédéraux qui ont reçu des informations relatives aux PAN sont résumées
ci-dessous, ainsi que les informations provenant des médias et de sources en
ligne.
Transports Canada (TC) et NAV
CANADA
Transports Canada est le ministère fédéral
responsable des transports routier, ferroviaire, maritime et aérien. Sa
Direction générale de l'aviation civile recueille des rapports sur divers
incidents (y compris les observations de PAN) auprès des pilotes, des
contrôleurs aériens et du public. Ces rapports sont diffusés publiquement par
l'intermédiaire du Système de rapports quotidiens d'événements de l'aviation
civile (SRELAC), accessible sur le site web du SRELAC de Transports Canada.Note de bas de page23Plus précisément, le CADORS recueille et diffuse des renseignements de base
sur les incidents impliquant des aéronefs immatriculés au Canada dans les
aéroports canadiens, dans l’espace aérien souverain du Canada et dans l’espace
aérien international dont le Canada a accepté la responsabilité.
NAV CANADA est une société privée sans but
lucratif; elle est le fournisseur de services de navigation aérienne du Canada
depuis 1996. Elle supervise l'activité de la circulation aérienne grâce à un
réseau sophistiqué de centres de contrôle régional, de tours de contrôle de la
circulation aérienne (ATC), de stations d'information de vol, de centres de
maintenance, de centres d'information de vol et d'aides à la navigation partout
au pays.
En cas d'observation d'un PAN, les pilotes
signalent généralement leur observation à la tour de contrôle, à la station
d'information de vol (SIF) ou à une autre unité de contrôle de la circulation
aérienne (ACA) la plus proche. Ces unités déposent un rapport d'événement
aéronautique (REA) auprès de NAV CANADA, qui est ensuite transmis à l'équipe
CADORS de Transports Canada pour évaluation et traitement.
Les signalements d'observations de PAN par le
public peuvent également être transmis à Transports Canada par l'intermédiaire
de l'application en ligne de signalement d'incidents aériens. Les signalements
ainsi transmis peuvent également être publiés dans le CADORS, à condition
qu'ils répondent aux critères d'inclusion.
Les analystes de Transports Canada utilisent ces
rapports de PAN pour créer un enregistrement CADORS basé sur les détails de
l'événement. Ces événements sont ensuite classés comme « événements »
dans CADORS, selon les informations fournies : « Observation de
ballon météorologique, de météore, de fusée, d'OVNI et de
renseignements » ; « Interférence laser » ; ou
« Autres incidents opérationnels ».
L'examen des rapports CADORS permet d'assurer le
suivi des événements à risque élevé tout en recherchant les tendances et les
risques émergents grâce à une analyse globale effectuée par Transports Canada.
Un suivi plus approfondi peut être effectué par divers organismes, dont
Transports Canada, NAV CANADA, le Bureau de la sécurité des transports du
Canada et le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord
(NORAD).
NAV CANADA fournit environ 80 % des
renseignements sur les événements aéronautiques dans chaque enregistrement
CADORSNote de bas de page24. D’autres sources d’information utilisées pour créer ou compléter un
dossier CADORS comprennent les renseignements reçus du Bureau de la sécurité
des transports (BST), de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), des exploitants
d’aéronefs et d’autres organismes.
NAV CANADA est également responsable de la
collecte, de l’évaluation et de la diffusion de messages spéciaux appelés NOTAMNote de bas de pagecLes NOTAM sont des avis à court terme déposés par NAV CANADA pour alerter
les pilotes d'aéronefs de dangers potentiels le long d'une route de vol ou à
des endroits qui pourraient affecter un vol, comme la présence d'animaux
sauvages, un avertissement de cendres volcaniques, des satellites, un lancement
de fusée, une tempête solaire, etc.
En janvier 2024, CTVNews.caNote de bas de page25Rapportés dans la base de données CADORS en ligne de Transports Canada, ils
n'ont recensé que 17 événements signalés par des pilotes en 2023 pouvant être
considérés comme des PAN.Note de bas de page26, couvrant tous les types d'événements et d'observations. Ainsi, les
observations de PAN ne représentent qu'une très faible proportion (environ 0,08
%) de tous les incidents signalés par les pilotes. Elles sont si rares dans le
CADORS que Transports Canada n'est pas incité à consacrer du temps et des
efforts à les expliquer. En fait, lorsque de tels incidents ne soulèvent pas de
graves préoccupations en matière de sécurité, les autorités canadiennes
n'enquêtent pas davantage.
Garde côtière canadienne (GCC)
La Garde côtière canadienne (GCC) est un
organisme de service spécial de Pêches et Océans Canada. Sa mission est
d'assurer la sécurité des marins dans les eaux canadiennes, de protéger le
milieu marin canadien et de favoriser la sécurité et l'efficacité du commerce
maritime. La GCC reçoit rarement des signalements de PAN, bien qu'elle dispose
de procédures de traitement de ces signalements. Dans le cadre de son Avis
aux navigateurs annuel,Note de bas de page27, procédures sur ce que l'on appelle les observations de
renseignements vitaux , tout objet aquatique qui semble hostile,
suspect ou non identifié doit être signalé et traité comme un « MERINT »Note de bas de pagedLes messages MERINT sont transmis à la station de la Garde côtière
canadienne ou américaine la plus proche ou la plus pratique. De 2010 à 2022,
seuls deux rapports MERINT ont été transmis, tous deux à la région Ouest de la
GCC.
Ministère de la Défense nationale
(MDN)
Le projet Ciel Canada se concentre principalement
sur les aspects civils des observations de PAN au Canada, excluant les
observations et les processus militaires. Néanmoins, des réunions ont eu lieu
avec des représentants du ministère de la Défense nationale, du Commandement de
la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), des Forces armées
canadiennes et de Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) afin
de discuter des objectifs du projet Ciel Canada et de recueillir toute information
qu'ils souhaitaient partager.
RDDC, l'organisme de recherche scientifique du
MDN, a informé l'OCSA qu'il n'a pas de programme officiel sur les PAN et qu'il
n'a ni la capacité ni le mandat de recueillir, de recevoir ou d'analyser les
rapports des citoyens sur les PAN.
L'Aviation royale canadienne (ARC) n'enquête
généralement pas sur les observations de phénomènes inexpliqués, sauf dans le
cadre d'une enquête sur des menaces ou des situations de détresse potentielles.
L'ARC collabore avec la Federal Aviation Administration des États-Unis et
Transports Canada pour faire respecter les règlements en matière de sécurité.
Les médias ont rapporté que l'ARC avait
représenté les Forces armées canadiennes lors d'une réunion d'information du
Groupe des cinq sur les PAN en mai 2023. Cette réunion informelle était
organisée par les États-Unis au Pentagone, où une présentation sur les PAN a
été faite par le Bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines
(AARO) des États-Unis. Bien que les détails de la réunion demeurent
confidentiels, elle a été présentée comme un moyen de renforcer la coopération
en matière de signalement et d'analyse des observations inexpliquées. L'OCSA
n'a pas pu accéder à des informations de première main sur cette réunion.
Conseil national de recherches du
Canada (CNRC)
Comme mentionné précédemment, de 1967 à 1995, le
CNRC était le principal organisme fédéral responsable de la réception des
rapports d'observation de PAN au Canada. Au CNRC, ces rapports étaient compilés
par l'Institut Herzberg d'astrophysique et conservés sous la responsabilité du
Dr Peter Millman, dans ses rapports de cas d'« observations non météoritiques
», terme désignant les cas non liés aux météores. Les dossiers rassemblés par
le CNRC ont été transférés à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) en 1995, où
ils sont accessibles au public.
Le CNRC continue de recevoir occasionnellement
des demandes d'information sur des documents archivés relatifs aux PANs. Selon
ses archives, il a traité une quarantaine de demandes (observations, questions,
demandes des médias, etc.) liées aux PANs au cours de la dernière décennie. Ces
demandes ont été transmises à d'autres ministères, comme Transports Canada et
BAC, ainsi qu'à des clubs d'astronomie locaux, comme les centres de la Société
royale d'astronomie du Canada.
Bibliothèque et Archives Canada
(BAC)
La collection de documents gouvernementaux sur
les PAN de la BAC comprend des dossiers de 1947 à 1995 provenant principalement
de quatre organisations fédérales :
·
le ministère de la Défense nationale;
·
le ministère des Transports;
·
le Conseil national de recherches du Canada; et
·
la Gendarmerie royale du Canada.
Les archives de BAC comprennent de la
correspondance, des rapports, des notes de service et des formulaires de
procédure. Certaines portent sur des observations d'OVNI spécifiques, tandis
que d'autres traitent des processus généraux de signalement ou des politiques
de documentation des phénomènes. Ces dossiers ont servi à de multiples fins,
notamment pour expliquer des observations aériennes inhabituelles, enquêter sur
certaines observations ou répondre aux demandes de renseignements du public.
L'ensemble de la collection de BAC (plus de
15 000 pages) est accessible au public. Les utilisateurs peuvent trouver
ces documents grâce aux outils de recherche en ligne de BAC en utilisant des mots-clés comme « OVNI » ou « non
météoritique » et en déposant une demande auprès de BAC. Un sous-ensemble
des documents numérisés (environ 9 500 pages) est directement accessible
en ligne dans les archives numériques de BAC sur le site Web de Patrimoine canadien . Pour
mettre en valeur cette collection, BAC a organisé en 2005 une exposition en
ligne intitulée « Les OVNI du Canada : À la recherche de l'inconnu ».Note de bas de page28.
De nombreux chercheurs et auteurs ont exploité la
collection de documents sur les OVNIs de BAC pour rédiger des ouvrages sur
divers sujets connexes, notamment, plus récemment, Matthew Hayes pour Search
for the Unknown: Canada's UFO Files and the Rise of Conspiracy Theory (2022)
et Chris Rutkowski pour Canada's UFOs: Declassified (2022).
Ces ouvrages mettent en lumière la richesse des ressources disponibles dans les
documents de BAC sur les PANs et leur utilité pour comprendre les réponses
gouvernementales et sociétales inspirées par ces phénomènes.
Gendarmerie royale du Canada (GRC)
et forces de police provinciales et locales
La plupart des municipalités et des provinces
canadiennes ne disposent pas de leurs propres services de police ; elles
dépendent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). La GRC dessert environ
73 % du territoire canadien et détient un mandat d'enquête fédéral à
l'échelle du pays. Par conséquent, la GRC reçoit des signalements de PAN de la
part du public partout au Canada. Cependant, elle n'enquête généralement pas
sur les observations de PAN, car ses activités se concentrent sur la sécurité publique
et les enquêtes criminelles.
À l'heure actuelle, la GRC n'a pas de politique
officielle concernant la collecte ou la diffusion des signalements de PAN. Par
conséquent, il n'existe pas de système de classification propre aux PAN. Ces
signalements sont généralement classés comme des incidents non criminels en
vertu de la Loi sur l'aéronautique (autres activités ). Cette
classification englobe également diverses autres observations de navires dans
l'espace aérien canadien, comme les drones.
Lorsque des membres du public contactent la GRC,
la nature de l'appel est évaluée et classifiée avant toute enquête. Cependant,
aucune directive spécifique n'est fournie aux agents d'appels ou aux membres de
la GRC concernant les signalements de PAN. Les appels peuvent être classés
comme « véhicule suspect », par exemple, et se perdre dans un grand
nombre de signalements autres que des PAN. Il était donc impossible pour la GRC
de fournir des statistiques sur les signalements de PAN.
Historiquement, la GRC a mené des enquêtes sur
les « objets volants non identifiés », et bon nombre de ces documents ont été
déclassifiés et sont accessibles au public par l’intermédiaire de Bibliothèque
et Archives Canada.
Lors des consultations avec l'OCSA, la GRC a
reconnu l'intérêt croissant du public pour les PAN et la prolifération de
fausses informations à ce sujet. Elle a souligné l'intérêt potentiel d'un
bureau dédié, chargé de fournir des informations factuelles et de centraliser
les signalements de PAN. Cela permettrait à la GRC de se concentrer sur les
enquêtes criminelles et les menaces à la sécurité publique.
De plus, la GRC coordonne ses activités avec les
services de police provinciaux et municipaux, au besoin. La mission première de
ces services de police locaux et provinciaux est d'assurer la sécurité publique
et ils abordent généralement les appels liés aux PAN dans cette optique. Les
consultations de la GRC avec ces organisations ont révélé l'absence de systèmes
normalisés de collecte et d'organisation des signalements de PAN, ainsi que de
politiques officielles concernant ces incidents. À l'instar de la GRC, ces
services de police locaux et provinciaux ont reconnu les avantages potentiels
d'un organisme centralisé auquel les observations locales de PAN pourraient
être transmises.
Agence spatiale canadienne (ASC)
La mission de l'Agence spatiale canadienne (ASC)
est de promouvoir l'utilisation et le développement pacifiques de l'espace, de
faire progresser la connaissance de l'espace par la science et de veiller à ce
que les sciences et technologies spatiales procurent des avantages sociaux et
économiques aux Canadiens. L'ASC n'intervient actuellement pas dans les
dossiers liés aux PAN et ne recueille pas de rapports d'observation de PAN. Si
des citoyens contactent l'ASC au sujet des PAN, que ce soit pour obtenir des
renseignements ou signaler une observation, ils seront informés que ce type de
service n'est pas disponible. La compétence de l'ASC concerne les questions
spatiales, et non les activités dans l'atmosphère terrestre (où se produisent
la plupart des cas de PAN).
Environnement et Changement
climatique Canada (ECCC)
Le Service météorologique du Canada (SMC), qui
fait partie d'Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), fournit des
services et des renseignements météorologiques et environnementaux aux
Canadiens. Le SMC reçoit de nombreuses demandes de renseignements concernant
les caractéristiques météorologiques, la météo, la quantité d'eau, la glace, la
qualité de l'air et le climat, ainsi que les instruments et les données qu'il
gère. Certaines de ces demandes concernent les lignes de nuages qui se forment fréquemment
derrière les aéronefs en vol, communément appelées traînées de condensation ou
traînées de condensation. Ces traînées sont principalement composées de vapeur
d'eau qui se condense et gèle dans la haute atmosphère froide, créant des
traînées visibles dans le ciel. Ce sujet fait souvent l'objet de spéculations,
car il est souvent associé à des théories du complot qui impliquent
généralement des allégations de programmes gouvernementaux secrets, comme la
géo-ingénierie ou la dispersion chimique, et qui relient parfois ces traînées à
des PAN.
Bien que le MSC réponde à toutes les demandes, il
ne catalogue, ne collecte, n'analyse ni ne gère les nombreuses demandes reçues.
Des réponses standard peuvent être utilisées pour les questions courantes. ECCC
exploite également une application météorologique qui fournit au public des
explications scientifiques sur les phénomènes météorologiques. Le MSC a déclaré
que ses ressources sont entièrement dédiées aux prévisions météorologiques et
qu'il n'est pas en mesure d'assumer des responsabilités supplémentaires telles
que l'analyse des rapports de PAN.
* * *
Les consultations menées par l'OCSA auprès des
ministères et organismes fédéraux fournissent un aperçu précieux de l'état
actuel du signalement et de la gestion des PAN au Canada. Bien que certains
ministères, comme Transports Canada, aient mis en place des mécanismes de
collecte et d'analyse des données relatives aux PAN, la plupart des
organisations n'enquêtent pas sur les observations, sauf si elles recoupent
leurs mandats spécifiques, comme la sécurité nationale ou la sécurité des
transports. L'absence de compilation centralisée des données et de processus de
signalement normalisés complique l'identification des tendances et la
réalisation d'analyses exhaustives des signalements de PAN.
Groupes et organisations UAP
dirigés par des citoyens
Si les efforts gouvernementaux pour étudier et
cataloguer les observations de PAN ont fluctué au fil du temps, les initiatives
citoyennes sont restées constantes. En comblant les lacunes laissées par les
agences fédérales et en exploitant les sources accessibles au public, les
initiatives citoyennes continuent de jouer un rôle indispensable dans l'étude
des PAN, en maintenant un engagement constant en faveur de la transparence et
de l'investigation, avec différents degrés de rigueur.
Parmi les contributeurs les plus éminents de ce
domaine figure Chris Rutkowski, dont la passion pour la recherche sur les
observations d'OVNI a débuté en 1975, alors qu'il était étudiant en physique et
en mathématiques. Au fil des décennies, Rutkowski s'est tourné vers la
communication scientifique à l'Université du Manitoba et l'expérience acquise
au cours de sa longue carrière a consolidé son rôle de figure clé de la
recherche sur les ovnis. M. Rutkowski est cofondateur d'Ufology Research et, en
1989, lui et ses collègues ont commencé à publier le Canadian UFO
Survey , une revue annuelle qui recense et analyse les observations
d'OVNI au Canada. Ce rapport est toujours publié aujourd'hui.
En 1988, Rutkowski a rencontré Peter Millman,
astronome et chercheur émérite du CNRC, à l'Institut Herzberg d'Ottawa. Après
le décès de ce dernier, il a rencontré d'autres membres du personnel de
l'Institut en 1995, où il a proposé de contribuer à la collecte des rapports
d'ovnis, si nécessaire. Ainsi, Rutkowski a fini par recevoir des rapports
directement d'organismes fédéraux comme le MDN et Transports Canada à partir de
2000. Cependant, en 2020, la soumission directe de rapports d'ovnis par les
ministères fédéraux a considérablement diminué. À l'heure actuelle, Ufology
Research inclut toujours des informations provenant de sources fédérales dans
son enquête annuelle, mais s'appuie principalement sur des sources accessibles
au public (p. ex., les rapports de l'aviation civile – décrits plus loin) et
sur des informations obtenues grâce à des demandes officielles d'accès à
l'information.
Aujourd'hui, le Canada, comme de nombreux autres
pays, compte plusieurs organisations citoyennes qui se consacrent à la
réception, à l'enquête et à la discussion des signalements de PAN. MUFON
Canada est un organisme sans but lucratif qui s'appuie sur des
bénévoles civils pour étudier les signalements de PAN.
Il existe également de nombreux groupes au niveau
provincial. Par exemple, au Québec, il y a l' Association québécoise
d'ufologie (AQU), le Réseau OVNI-ALERTE (UFO-Alert
Network), le Groupe d'Assistance et de Recherche sur les Phénomènes
Aérospatiaux Non-identifiés (GARPAN), tandis qu'UFO*BC enquête sur les
observations de la Colombie-Britannique et du Yukon.
Ces organisations et initiatives offrent des
plateformes permettant de signaler les observations, de mener des enquêtes et
de partager des informations. Certaines entretiennent des liens avec des
organisations similaires dans d'autres pays. Leur existence témoigne d'une
inégalité dans la manière dont les observations de PANs sont traitées par les
autorités et la communauté scientifique. Cependant, leur manque de ressources
financières limite leurs actions et les empêche d'offrir une gamme complète de
services.
À titre individuel, plusieurs journalistes et
commentateurs couvrent actuellement les questions liées aux PAN. Par exemple,
Daniel Otis est un journaliste canadien reconnu pour ses reportages sur les PAN
et les sujets connexes ces dernières années. Il a exploré divers aspects des
PAN, notamment les enquêtes gouvernementales et militaires, ainsi que les
perceptions du public. Ses articles examinent souvent les implications des
observations de PAN et l'intérêt croissant du public et des autorités pour la compréhension
de ces phénomènes.
Christian Page est un autre journaliste respecté
dans ce domaine, connu pour ses recherches et ses écrits sur les PAN et le
paranormal. Il a contribué aux discussions sur les implications des
observations de PAN, notamment leur impact potentiel sur la science, les
politiques gouvernementales et la perception du public. Page étudie fréquemment
les liens entre la technologie, la défense et les phénomènes inexpliqués
observés dans le ciel. Il a également plaidé pour la transparence et la
poursuite des recherches sur les PAN, soulignant la nécessité d'une approche
systématique pour comprendre ces phénomènes.
Ensemble, Otis, Page et d’autres jouent un rôle
clé dans le débat public sur les PAN, chacun utilisant sa plateforme pour
promouvoir une plus grande transparence, une plus grande responsabilité et une
meilleure compréhension dans ce domaine en évolution.
Perspectives mondiales sur les
signalements de PAN : un aperçu des approches nationales
L'étude des phénomènes aériens non identifiés
suscite un intérêt croissant à l'échelle mondiale, les pays adoptant des
approches différentes pour la collecte, l'analyse et la gestion des données sur
les PAN. Historiquement, de nombreux pays, dont le Canada, abritaient des
bureaux des PAN au sein de leur ministère de la Défense. Cependant, au fil du
temps, ces bureaux ont été fermés et la responsabilité de la surveillance des
PAN a été transférée à d'autres organisations.
Une analyse comparative a été menée afin
d'examiner les pratiques en matière de PAN dans plusieurs pays comparables.
Comme résumé ci-dessous, les stratégies employées par les différents pays
varient et peuvent impliquer des entités gouvernementales et non
gouvernementales, voire les deux.
Gestion des signalements de PAN
dans les Amériques
États-Unis
Ces dernières années, le gouvernement américain a
intensifié ses efforts de collecte et d'analyse de données relatives aux PAN.
En avril 2020, le Département de la Défense américain (DOD) a publié trois
vidéos d'UAP afin de « dissiper toute idée fausse du public quant à la véracité
des images diffusées, ou quant à leur contenu. »Note de bas de page29Dans sa déclaration, la Marine a également noté que les « phénomènes
aériens observés dans les vidéos restent qualifiés de « non identifiés ». La
même année, le Pentagone a créé la Force opérationnelle sur les phénomènes
aériens non identifiés.
Le 25 juin 2021, le Bureau du directeur du
renseignement national des États-Unis a publié un rapport au Congrès américain
intitulé « Évaluation préliminaire : phénomènes aériens non identifiés »
examinant 144 rapports d’UAP militaires des dernières décennies.
L'intérêt et l'engagement accrus du gouvernement
envers l'étude scientifique des PAN ont abouti à la création, en 2022, du
Bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines (AARO).Note de bas de page30au Pentagone. L'AARO a pour objectif d'enquêter sur les signalements
gouvernementaux de PAN, d'améliorer la collecte de données, de normaliser les
exigences de déclaration et d'atténuer les menaces potentielles pour la sûreté
et la sécurité posées par les PAN. Sa mission est de « minimiser les
surprises techniques et de renseignement en synchronisant les données
scientifiques, de renseignement et de détection opérationnelle,
l'identification, l'attribution et l'atténuation des phénomènes anormaux non
identifiés à proximité des zones de sécurité nationale ». En février 2024,
l'AARO a publié le premier volume (sur deux) d'une étude qui passe en revue
l'ensemble des efforts et programmes d'enquête du gouvernement américain sur
les PAN de 1945 à nos jours.Note de bas de page31.
Le 1er juin 2024, l’AARO a publié son deuxième
rapportNote de bas de page32Sur 757 signalements de PAN entre le 1er mai 2023 et le 1er juin 2024, 174
cas ont été résolus, concernant des objets tels que des ballons, des oiseaux,
des drones, des satellites et des aéronefs. Concernant les cas non résolus
restants, l'AARO continue de collecter et d'analyser les informations en
collaboration avec des partenaires militaires et techniques.
AARO souligne qu’à ce jour, ils n’ont découvert
aucune preuve d’êtres, d’activité ou de technologie extraterrestres.
Parallèlement, la National Aeronautics and Space
Administration (NASA) a mené une étude indépendante afin d'évaluer sa
contribution aux efforts gouvernementaux en cours. Le rapport, publié en
septembre 2023, s'est concentré sur la meilleure façon de collecter les données
futures sur les PAN pour faire progresser son étude scientifique.Note de bas de page33Il définit également une approche multidimensionnelle de l'étude
scientifique des PAN, reconnaissant la nécessité d'une collaboration entre
différents secteurs et disciplines. À l'instar du rapport de l'AARO, l'examen
des documents gouvernementaux non classifiés par l'équipe d'étude indépendante
n'a révélé aucune preuve d'activité extraterrestre. Suite à la publication du
rapport, la NASA a annoncé la création du poste de directeur de la recherche
sur les phénomènes anormaux non identifiés, chargé d'approfondir l'étude et de
coordonner les travaux de recherche relatifs aux PAN.
L'incursion de quatre ballons à haute altitude
dans l'espace aérien nord-américain début 2023 a incité le président Biden à
demander aux services de renseignement américains d'examiner de plus près la
question des PAN. Il a chargé une équipe interinstitutions d'étudier les
implications politiques plus larges pour la détection, l'analyse et la
neutralisation des objets aériens non identifiés (OACI) présentant des risques
pour la sécurité. Le président a également annoncé que ses services
collaboreraient avec leurs homologues étrangers concernés afin de partager des
informations et de recueillir leurs points de vue.Note de bas de page34.
Enfin, la loi sur la sécurité de l'espace
aérien pour les AméricainsNote de bas de page35Le projet de loi a été présenté à la Chambre des représentants en janvier
2024. Il propose que la Federal Aviation Administration (FAA) élabore des
procédures de signalement, de collecte, de stockage, d'enquête et d'analyse des
incidents impliquant des PAN. La législation vise également à protéger les
témoins – qui signalent des observations de PAN – contre des conséquences
néfastes, telles qu'une disqualification médicale ou des représailles de la
part de leur employeur ou du gouvernement, uniquement sur la base de leur
signalement.
Mexique
La plupart des signalements d'observations de PAN
au Mexique proviennent des médias, de chercheurs indépendants et des réseaux
sociaux, qui jouent un rôle important dans la documentation et la diffusion
d'informations sur ces événements. Bien qu'il n'existe pas d'organisme
gouvernemental officiel dédié au signalement des PAN au Mexique, des
interventions gouvernementales ont été observées. En septembre 2023, le Congrès
mexicain a tenu des audiences sur les PAN, avec notamment une présentation de
Jaime Maussan sur les corps momifiés d'extraterrestres. Ces preuves ont ensuite
été réfutées par des scientifiques mexicains.Note de bas de page36L'Assemblée législative tenait des audiences pour discuter des actions et
des politiques du gouvernement américain concernant les PAN.Note de bas de page37.
Chili
La SEFAA (Sección de Estudios de Fenómenos Aéreos
Anómalos, ou Section d'étude des phénomènes aériens anormaux)Note de bas de page38, est l'organisme officiel chilien chargé de la collecte, de l'analyse et
de l'étude scientifique des PAN. Il opère au sein de la Direction générale de
l'aéronautique civile (DGAC) de l'armée de l'air chilienne. Sa mission
principale est de recueillir des informations sur les observations d'UAV
signalées par les équipages des compagnies aériennes ou le grand public. Ces
informations sont analysées afin d'évaluer les risques potentiels pour la
sécurité des opérations aériennes et la sécurité nationale.
Un aspect notable des activités de la SEFAA est
son engagement en faveur de la transparence et de l'accessibilité.
L'organisation met à la disposition du public ses conclusions et informations
concernant les PAN, favorisant ainsi l'ouverture et la compréhension de ces
phénomènes. La SEFAA publie des rapports mensuels détaillant les cas qu'elle a
reçus, étudiés et clôturés, permettant ainsi aux personnes intéressées de se
tenir informées de ses activités.Note de bas de page39.
Gestion des signalements de PAN en
Europe
France
L'organisme public français chargé de gérer les
signalements de PANs est hébergé au sein du Centre national d'études
spatiales (CNES). Le GEIPAN ( Groupe d'Études et d'Informations sur
les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés) étudie les PANs depuis
1977. Sa mission est de collecter, d'enquêter et d'archiver les signalements de
PANs et de mettre ses conclusions à la disposition du public. En anonymisant
les observations, le GEIPAN permet une étude plus approfondie des phénomènes
observés par des équipes scientifiques externes. Les principes qui guident le
GEIPAN comprennent de faibles coûts de fonctionnement, le service public, le
respect des témoins et un engagement en faveur de la transparence, de la
neutralité et de l'objectivité des enquêtes.
Le GEIPAN dispose d'une équipe de trois employés
à temps plein pour gérer le processus de signalement. Le public peut signaler
un PAN via un formulaire disponible en ligne. Les signalements sont étudiés
grâce aux efforts de plus de 20 bénévoles formés répartis dans toute la France.
Le GEIPAN compte de nombreux partenaires gouvernementaux (dont l'armée,
l'aviation civile, les services météorologiques, le Commissariat à l'énergie
atomique et aux énergies alternatives, la police nationale, entre autres) et
des contacts externes dans des domaines complémentaires (astronomie,
aéronautique, météorologie, psychologie, imagerie, technologie des drones,
électromagnétisme, etc.). Le comité de pilotage du GEIPAN est présidé par un
expert reconnu du secteur aérospatial et comprend des représentants des
autorités civiles et militaires du pays. Sa mission est d'analyser les
performances du GEIPAN et de formuler des recommandations au CNES.
L'association française Méprises du Ciel reçoit
également les signalements d'UAP du GEIPAN et du public. Elle contribue à
sensibiliser le public aux fausses interprétations des UAP. Bien qu'il soit
difficile d'établir un lien de cause à effet direct entre ces enquêtes et
l'évolution de l'opinion publique, certains éléments indiquent qu'en France,
les théories du complot liées aux UAP sont en baisse et moins répandues que
dans d'autres pays. Note de bas de page40.
Allemagne
Depuis plus de 50 ans, le point de contact de
l'Allemagne pour les rapports sur les PAN est la GEP (Gesellschaft zur
Erforschung des UFO-Phänomens, ou Société pour la recherche sur les phénomènes
OVNI).Note de bas de page41, une organisation scientifique citoyenne à but non lucratif basée à
Ludenscheid. Le GEP reçoit les signalements publics d'observations de PAN, mène
des enquêtes au cas par cas et publie ses conclusions. Depuis 1980, il publie
ses conclusions dans son bimestriel Journal für UFO-Forschung (Journal de
recherche sur les OVNIs). D'après le rapport annuel du GEPNote de bas de page42, ils ont reçu en moyenne 342 rapports par an de 2022 à 2024. Plus de 90 %
des rapports reçus ont été expliqués comme des causes conventionnelles, le
reste étant inexpliqué en raison de données insuffisantes.
Italie
L'Italie compte deux organisations privées à but
non lucratif bien connues liées aux PAN : le CUN ( Centro ufologico
nazionale , ou Centre ufologique national)Note de bas de page43, et le CISU ( Centro Italiano Studi Ufologici , ou Centre
italien d'études ufologiques)Note de bas de page44Elles ont été créées respectivement en 1965 et 1985. Toutes deux
participent à la collecte et au catalogage des témoignages d'observations de
PAN et à leur diffusion publique. Elles ont également accès aux enquêtes non
classifiées sur les PAN menées par l'armée de l'air italienne et menées par le
ministère italien de la Défense.
Royaume-Uni
Le ministère de la Défense du Royaume-Uni (MoD)
était chargé d'enquêter sur les signalements d'OVNI de 1950 à 2009. Dès le
départ, le MoD a mis en place un groupe de travail, placé sous la direction de
son conseiller scientifique en chef, pour étudier le phénomène OVNI. En juin
1951, le groupe de travail a conclu que les observations d'OVNI pouvaient
s'expliquer par « des phénomènes astronomiques ou météorologiques ; des erreurs
d'identification d'avions, de ballons, d'oiseaux, des illusions d'optique et des
délires psychologiques, ainsi que des canulars délibérés ».Note de bas de pageetIl a recommandé qu’« aucune enquête supplémentaire sur les phénomènes
aériens mystérieux signalés ne soit entreprise, à moins que des preuves
matérielles ne soient disponibles ».Note de bas de pagefNéanmoins, le ministère de la Défense a maintenu une ligne d'assistance
téléphonique et une adresse e-mail dédiées aux OVNIs, ainsi qu'une petite
équipe d'enquêteurs, pour recevoir les signalements d'observations. De 1997 à
2009, il a publié des rapports annuels indiquant les dates, les heures, les
lieux et de brèves descriptions de toutes les observations d'OVNIs. Le
ministère de la Défense a mis fin à ce programme en 2009. Depuis lors, les
observations d'OVNIs au Royaume-Uni peuvent être signalées aux autorités
locales ou à des associations comme la British UFO Research Association
(BUFORA).
Union européenne
L'Union européenne (UE), en tant qu'entité, n'a
pas élaboré de lois ou de réglementations spécifiques concernant les PAN.
Cependant, la Commission européenne a mis en place un portail de signalement
des incidents liés à l'aviation.Note de bas de page45qui fournit des formulaires de signalement communs permettant aux
particuliers de signaler les PAN. Malgré cette évolution, la Commission
européenne considère que le domaine des PAN relève de la compétence des États
membres.Note de bas de page46, ce qui leur permet de faire face à ces phénomènes en fonction de leurs
besoins de sécurité nationale.
Gestion des signalements de PAN en
Océanie
Australie
De 1950 à 1996, la Royal Australian Air Force
(RAAF) était chargée d'enquêter sur les observations d'UAP en Australie.Note de bas de page47Cependant, la RAAF a cessé son implication dans les enquêtes publiques sur
les UAP en 1996, invoquant un manque perçu de valeur scientifique et des
raisons impérieuses de continuer à consacrer des ressources à ces activités.
Aujourd'hui, les observations publiques de PAN en
Australie peuvent être signalées à la police locale ou à des organismes tiers
tels que le Mutual UFO Network (MUFON) pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande
et le Centre australien d'études sur les OVNI (ACUFOS). Les incidents de
sécurité aérienne liés à la défense (y compris ceux potentiellement causés par
des PAN) sont gérés par l'Autorité de sécurité de l'aviation de défense (DASA),
tandis que l'Autorité de sécurité de l'aviation civile (CASA) est chargée de la
sécurité de l'aviation civile.
Nouvelle-Zélande
La Nouvelle-Zélande a également connu une
période, s'étendant de 1954 à 2009, au cours de laquelle l'armée a recueilli
des observations publiques d'OVNI, apparemment sans les enquêter.Note de bas de page48L'armée néo-zélandaise a publié des centaines de documents détaillant les
allégations d'observations d'OVNI dans les archives nationales.Note de bas de page49Aujourd'hui, les membres du public peuvent toujours signaler les
observations d'UAP à la fois à l'Autorité de l'aviation civile de
Nouvelle-Zélande (CAA)Note de bas de page50et les Forces de défense néo-zélandaises (NZDF). Il existe également des
groupes civils, comme Ufocus NZ.Note de bas de page51, qui recueillent les rapports du public et des pilotes.
Gestion des signalements de PAN en
Asie
Japon
Selon des sources médiatiques, le ministre
japonais de la Défense a demandé en 2020 aux forces de défense japonaises
d'enregistrer et de photographier tout objet qu'elles rencontrent ou qui
pénètre dans l'espace aérien japonais, et de prendre des mesures pour «
l'analyse nécessaire » des observations.Note de bas de page52Cette directive souligne l'importance accordée par le gouvernement japonais
à la surveillance et à la documentation des PAN, ainsi que la reconnaissance de
la nécessité d'une analyse et d'une enquête approfondies, incluant les
informations fournies par le public. L'armée japonaise a annoncé en février
2023 une nouvelle politique visant à considérer les drones et les ballons non
identifiés comme des cibles légitimes à abattre.Note de bas de page53.
Le 28 mai 2024, les législateurs au pouvoir et de
l'opposition au Japon ont tenu une réunion pour aborder les problèmes liés aux
PAN et, le 6 juin 2024, ils ont créé un groupe non partisan pour renforcer les
capacités de détection et d'analyse des PAN.Note de bas de page54.
Chine
L'essor de la recherche sur les PAN en Chine a
coïncidé avec la période de réforme du pays à la fin des années 1970. Dans le
cadre de la première vague de réformes, l'intérêt du public pour les PAN a
commencé à émerger.Note de bas de page55En septembre 1979, des étudiants de l'Université de Wuhan ont créé le
Bureau de liaison des passionnés d'OVNI de Chine, qui est devenu plus tard
l'Association chinoise de recherche sur les OVNI. L'association s'est
développée et a ouvert des antennes dans d'autres villes.
Le Journal of UFO Research, fondé en 1981 à
Lanzhou par la Gansu People's Publishing House, est devenu le magazine de
recherche sur les OVNI le plus lu en Asie dans les années 1990.Note de bas de page56Suite au succès de l'Association chinoise de recherche sur les ovnis,
plusieurs sociétés locales ont été créées, dont la Beijing UFO Society, fondée
en 1984. La Beijing UFO Society a affirmé avoir recueilli un nombre important
de photographies et de témoignages de première main sur les PAN grâce à son
travail sur le terrain.
Au cours des années 1990, l’intérêt pour les PAN
et la vie extraterrestre a augmenté à mesure que les médias d’État ont commencé
à couvrir le sujet et que les restrictions de publication ont été assouplies.Note de bas de page57Cependant, l’Association chinoise de recherche sur les ovnis a été dissoute
en 1997.
La Chine a récemment mis en place une force
opérationnelle au sein de l'Armée populaire de libération (APL) chargée
d'enquêter sur les phénomènes aériens non identifiés (PAN). Cette force utilise
un système de signalement à plusieurs niveaux pour gérer les observations de
PAN, en collectant des données auprès des stations radar militaires, des
pilotes de l'armée de l'air, des commissariats de police, des stations
météorologiques et des observatoires affiliés à l'Académie chinoise des
sciences. Les rapports font l'objet d'une analyse préliminaire au niveau des
commandements militaires régionaux avant d'être centralisés dans une base de
données nationale. Pour traiter cette masse de données et identifier des
tendances, l'APL utilise l'intelligence artificielle (IA) afin d'évaluer la
nature et le niveau de menace potentiel de ces phénomènes. Cette approche
permet à l'APL de déterminer rapidement si les objets observés sont des
aéronefs étrangers, des phénomènes naturels ou potentiellement d'origine
extraterrestre.Note de bas de page58.
* * *
Les récents développements mondiaux dans l'étude
et la recherche sur les PAN témoignent d'un engagement croissant en faveur de
la recherche scientifique et de la sécurité nationale. Des pays comme les
États-Unis, la France et le Chili ont mis en place des organismes
gouvernementaux officiels pour enquêter sur les observations d'UAV, tandis que
d'autres s'appuient sur des organisations non gouvernementales ou des groupes
de science citoyenne pour recueillir et analyser les rapports. La
reconnaissance croissante de la nécessité d'une collecte de données rigoureuse
et d'une coopération internationale reflète un intérêt commun pour la
compréhension de ces phénomènes et une évolution mondiale vers une approche
plus systématique et plus ouverte de l'étude des PAN.
F. Recommandations visant à
améliorer les rapports et la recherche sur les PAN au Canada
Le projet Sky Canada met en lumière une lacune
importante dans l'approche canadienne face aux phénomènes PAN, la plupart des
entités fédérales n'ayant ni la capacité, ni le mandat, ni les ressources
nécessaires pour s'attaquer systématiquement à ce problème. L'intérêt du public
pour une plus grande transparence et de meilleurs mécanismes de signalement
souligne la nécessité d'une action coordonnée. Les observations d'organisations
non gouvernementales, de groupes citoyens et de journalistes indépendants révèlent
la fascination persistante du public pour les PAN et l'intérêt potentiel
d'établir des cadres plus robustes pour la collecte de données et les enquêtes.
Le sondage d'Earnscliffe (voir l'annexe B ) a
révélé que l'intérêt pour les PAN est généralement modéré. Cependant, la moitié
des répondants estiment que le gouvernement canadien devrait agir face aux
observations de PAN et consacrer des fonds à cette initiative, notamment pour
les enquêtes. La majorité des répondants estiment que le gouvernement devrait
mettre en place un service permettant aux Canadiens de signaler leurs
observations et attachent de l'importance à la transparence de l'information à
ce sujet.
À l'avenir, le projet Ciel Canada servira de base
essentielle aux discussions sur l'amélioration de la surveillance fédérale et
de la mobilisation du public concernant les PAN. En favorisant la collaboration
entre les ministères et avec les organisations civiles, le Canada pourra
élaborer une approche plus cohérente et transparente pour comprendre et gérer
ces phénomènes.
Pour permettre des études scientifiques
approfondies sur les observations de PAN, diverses activités de collecte de
données et d'enquête seraient nécessaires. Par exemple, des protocoles
normalisés devraient être établis pour garantir la comparabilité des données,
tant dans leur contenu que dans leur format.
La fragmentation des signalements de PAN entre
les différents ministères et organismes canadiens complique l'application des
principes scientifiques. Ce manque de coordination entraîne une collecte
d'information incohérente au sein du gouvernement, ce qui complique, voire rend
impossible, l'accès aux données et leur compilation pour une analyse rigoureuse
et scientifique. De plus, la difficulté d'accéder aux enquêtes sur les
signalements contribue à la méfiance et à la désinformation.
Au cours du projet Sky Canada, le Bureau du
conseiller scientifique en chef a reçu environ 250 demandes de renseignements
de Canadiens concernant divers aspects du projet, notamment des demandes sur
l’endroit où signaler les observations de PAN et des demandes d’aide
gouvernementale pour interpréter les photos et les vidéos, malgré le fait que
le site Web de Sky Canada indique clairement que le Bureau n’offrait pas ce
service ni ne recueillait de telles informations.
Dans l'ensemble, l'analyse présentée dans ce
rapport suggère que le Canada bénéficierait d'un processus amélioré de
signalement, de collecte et d'étude des observations de PAN. Cette approche
devrait être plus rigoureuse, transparente et coordonnée qu'elle ne l'est
actuellement.
Les mesures suivantes sont proposées à l'examen
du gouvernement du Canada afin de : 1) améliorer la coordination et l'analyse
des rapports sur les PAN au Canada, 2) promouvoir la confiance du public et
atténuer la désinformation, 3) améliorer la rigueur scientifique et la culture
scientifique entourant les PAN, et 4) positionner le Canada pour une plus
grande collaboration avec d'autres pays sur un sujet qui n'a pas de frontières
géographiques :
·
Rapports et surveillance des données :
1.
Désigner un responsable : Il faudrait désigner un ministère ou un organisme fédéral responsable
de la gestion des données publiques sur les PAN. Ce responsable devrait être
une organisation scientifique fiable et reconnue, capable de communiquer avec
le public et disposant d’un réseau scientifique international déjà établi. Par
exemple, l’Agence spatiale canadienne pourrait être envisagée pour un tel rôle.
2.
Mettre en place un service
dédié : Ce service recueillerait des témoignages,
enquêterait sur les cas et publierait ses analyses. Il informerait
proactivement les Canadiens sur les PAN. Pour atteindre ces objectifs, il
pourrait réunir un réseau de partenaires gouvernementaux et universitaires
ainsi que d’experts pour mener des analyses scientifiques et assurer le suivi
des témoins. L’exemple du GEIPAN en France mérite d’être étudié.
3.
Améliorer la capacité de
signalement dans l'aviation civile : Transports
Canada devrait encourager les pilotes, les équipages de cabine et les
contrôleurs aériens à signaler les observations de PAN sans crainte de
stigmatisation. En collaboration avec NAV CANADA, ils devraient analyser les
signalements de PAN afin de suivre les tendances et de fournir des explications
aux pilotes, contribuant ainsi à réduire les distractions pendant les vols. Ces
signalements pourraient être corrélés et fusionnés avec ceux soumis par le
public concernant des observations similaires.
·
Communications :
4.
Soutenir le dialogue
public : Il convient d’élaborer une stratégie
proactive visant à accroître la transparence et la communication avec le public
concernant les PAN. Cette stratégie pourrait associer des organisations
publiques de confiance, notamment des centres scientifiques et des musées,
ainsi que des bibliothèques publiques.
5.
Favoriser la collaboration
intragouvernementale : Une directive interne
visant à assurer la collaboration entre tous les organismes fédéraux possédant
l’expertise ou les données pertinentes aiderait l’organisme responsable à
fournir des explications aux témoins et à corréler les observations récentes
avec les rapports précédents. De plus, comme certains ministères continueraient
de recevoir des rapports dans le cadre de leur mandat (par exemple, Transports
Canada ou la GRC), il faudrait les encourager à transmettre leurs données, le
cas échéant, à l’organisme responsable.
6.
Améliorer les relations avec
les médias : L'organisation responsable devrait jouer un
rôle important dans la lutte contre la désinformation et la mésinformation en
répondant aux demandes du public et des médias concernant les PAN, et en
documentant et en communiquant les interprétations erronées courantes des
observations. Des exemples de telles approches, notamment des outils numériques
interactifs, existent dans d'autres pays.
7.
Promouvoir l’application de
données probantes actualisées pour lutter efficacement contre la désinformation
et la mésinformation : entre autres, un groupe
d’experts multidisciplinaire devrait être mis en place pour conseiller
l’organisation chef de file sur les approches efficaces pour lutter contre la
désinformation et la mésinformation.
·
Recherche :
8.
Faciliter l’accès libre et les
données ouvertes : les données relatives aux PAN doivent être
mises à la disposition du public à des fins de transparence et pour soutenir la
recherche.
9.
Mener des enquêtes : Des enquêtes périodiques auprès des Canadiens devraient être menées
pour évaluer leurs perceptions des PAN et l’impact des services dédiés.
10.
Soutenir la science
citoyenne : Des initiatives et des programmes de
science participative devraient être développés pour favoriser la participation
bénévole à l’étude des PAN. Entre autres avantages, ces activités contribuent à
accroître la probabilité d’une citoyenneté informée et à susciter l’intérêt des
jeunes pour les carrières scientifiques et technologiques.
11.
Fournir des outils de collecte
de données : Le développement et le déploiement d’outils
numériques et portables accessibles au public doivent être soutenus, tels que
des applications bilingues pour smartphones et des plateformes interactives,
pour fournir des informations, notamment pour la collecte de données et les
programmes de recherche en cours.
12.
Miser sur les atouts du Canada
en recherche astronomique et aérospatiale : Le Canada dispose d'un excellent bassin de talents et d'une
infrastructure de recherche physique, et participe à d'importantes initiatives
internationales visant à comprendre notre planète et l'univers, ainsi qu'à
développer des outils pour les voyages et l'exploration spatiale. Il faudrait
soutenir davantage ce secteur et lui donner l'occasion de participer au
dialogue public.
·
Collaboration internationale :
13.
Partage d'informations : L'organisation principale doit établir des partenariats avec des
entités internationales dédiées aux PAN, telles que l'AARO et la NASA
(États-Unis), le GEIPAN (France) et le SEFAA (Chili), pour partager des
données, des méthodologies et des meilleures pratiques en matière de recherche
et d'investigation sur les PAN.
14.
Coopération en matière de
recherche et de communication : Le
Canada devrait collaborer activement avec des partenaires internationaux pour
des collaborations en matière de recherche et des efforts de sensibilisation du
public.
G. Conclusion
Les signalements d'objets ou de phénomènes
inhabituels dans le ciel captivent depuis longtemps le public, suscitant
souvent mystère, étonnement et débats nourris. Les observations de PAN
suscitent invariablement des questions qui relient la science, les médias et la
culture, offrant des perspectives d'exploration, mais aussi un risque
d'interprétation erronée.
La plupart des cas de PAN peuvent être expliqués
par une enquête approfondie, mais certains restent non résolus, ce qui suggère
la nécessité d'analyses plus approfondies à l'aide d'outils analytiques
avancés. L'étude de ces phénomènes pourrait permettre des progrès
technologiques et une meilleure compréhension de notre univers. En fin de
compte, l'étude des PANs nécessite une collaboration interdisciplinaire et
internationale.
Si elles sont mises en œuvre, les recommandations
formulées dans ce rapport pourraient favoriser des progrès dans plusieurs
domaines clés. Leur premier objectif est d'accroître la transparence
gouvernementale sur les PANs, ce qui pourrait réduire les théories du complot
et la désinformation qui y sont associées. Deuxièmement, la mise en place de
systèmes de signalement clairs et efficaces pour les observations de PANs
simplifiera grandement le processus, encouragera une plus grande participation
du public et soutiendra la science citoyenne. L'amélioration des données issues
des rapports publics permettra des analyses de recherche plus complètes et plus
précises. L'enquête sur les signalements de PANs pourrait également améliorer
la sécurité de l'espace aérien en identifiant les menaces, renforçant ainsi la
sécurité nationale grâce à l'atténuation proactive des risques liés aux PANs.
Enfin, ces mesures permettront au Canada de se joindre ultérieurement aux
efforts internationaux concernant les observations de PANs, favorisant ainsi
une approche globale et globale pour comprendre et résoudre le problème des
PANs. Le Canada peut s'assurer que les mystères des PANs inspirent les
générations futures en stimulant la curiosité, la pensée critique et
l'ouverture d'esprit dans les enquêtes.
L'investigation et l'étude des phénomènes aériens non identifiés s'inscrivent dans la quête de connaissance et de compréhension de l'humanité. L'adoption de communications plus transparentes et de méthodes scientifiques rigoureuses constituera une avancée significative dans la compréhension du public et la lutte contre la désinformation. C'est dans cet esprit que les recommandations de ce rapport ont été formulées.
NOUS VOUS INVITONS A DECOUVRIR LES ANNEXES ET REPORTS DIVERS DIRECTEMENT SUR LE SITE DU GOUVERNEMENT CANADIEN A CETTE ADRESSE :